« Nous avons voulu montrer le côté plus doux de Versace. » Habituellement conquérante car sexy, Donatela Versace fait cette fois le choix de glisser sa femme dans des robes juvéniles, où découpes et décolletés audacieux érigent un corps au summum de sa subversion. Sur un podium consciencieusement constitué de 25 000 orchidées capturées dans un verre transparent, les créations Ateliers Versace défilées pour une collection haute couture décrite comme « un drame éthéré de déconstruction et de bords francs somptueux. Ce sont les passions d’une femme, exposées et sublimées. » Peut-être plus romantique, surement plus romanesque, la femme Versace s’amuse ici de son charme dans des robes follement gracieuses, et incroyablement stylisées.
Dans une profusion de couleurs pastel et de mousseline de soie, la féminité Versace est d’une subtilité rare. Les ourlets de nombreuses tenues étaient ainsi effilochés, conférant un aspect flou, romanesque et poétique. En fait, Donatela Versace refusait cette saison de céder aux sirènes du ton sur ton. Et c’est ainsi que dans un tissu long et vaporeux subtilement teint dans un turquoise doux, le bustier de la robe se mue en un corset aux coupes verticales, dur et graphique. Des découpes psychédéliques réalisées dans des pans de robe fluides, voici comment l’héritage de Gianni Versace refait surface : dans une note sage mais déconstruite, les vestales d’aujourd’hui n’oublient en rien la subtilité des défis du monde qui les entoure.
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