Robert Combas est une figure majeure de l’art contemporain — reconnu pour avoir été à l’avant-garde du mouvement de la Figuration Libre, mais aussi et surtout pour sa signature unique qui fusionne énergie brute et audace visuelle ! A découvrir jusqu’au 20 Avril à la galerie Strouk, à Paris.
Robert Combas : Un Style, Une Signature !
Robert Combas, né en 1957 à Lyon, formé aux Beaux Arts de Montpellier, a su, avec son style distinctif et son engagement dans le mouvement de la Figuration Libre, créer un langage artistique qui transcende les frontières traditionnelles de l’art.
La Figuration Libre, de quoi parle-t-on exactement ? D’un mouvement artistique né en réaction à l’art conceptuel et minimaliste, art considéré comme « sérieux ». Alors forcément, ce mouvement qui, dans les années 1980, se caractérise par son refus des conventions, sa spontanéité et sa vivacité, détonne ! Au coeur de ce mouvement, quatre artistes donc, Robert Combas, Rémi Blanchard, François Boisrond et Hervé Di Rosa. Et un artiste qui gravite autour, un ami, un proche – Ben, résumera ainsi l’art de Robert Combas et Di Rosa, à l’été 1981, donnant son nom au mouvement : « 30% Provocation anti-culture, 30% Figuration libre, 30% Art Brut, 10% de folie .»
Il faut dire que Robert Combas et Hervé Di Rosa, originaires de Sète, ont marqué les débuts de la Figuration Libre avec leur parcours singulier. En 1979, ils lancent la revue Bato, une création à la fois artistique et collective, aux côtés de Catherine Brindel (surnommée Ketty). À cette époque, Combas et Ketty se joignent à Buddy, le frère d’Hervé, pour former le groupe de rock Les Démodés, qui rencontre un succès dans le sud de la France. Tandis que Combas poursuit ses études aux Beaux-Arts de Montpellier, où enseignent Dominique Gauthier et Daniel Dezeuze, Di Rosa s’inscrit à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où il fait la rencontre de François Boisrond. L’occasion de leur première exposition significative survient grâce à Bernard Lamarche-Vadel, critique d’art, qui leur propose de participer à une exposition dans son appartement avant de le quitter, intitulée « Finir en beauté » en 1981. C’est là qu’ils font la connaissance de Rémi Blanchard, un ancien étudiant de Lamarche-Vadel à l’école des Beaux-Arts de Quimper. Cette exposition, où figurent également Jean-Charles Blais, Jean-Michel Alberola, Denis Laget et Catherine Violet, marque le véritable commencement du mouvement de la Figuration Libre.
Dans une interview donnée récemment à Icon-Icon, Robert Combas explique : « La Figuration Libre c’était un truc des années 80, parce d’abord à l’époque il n’y avait rien qui ressemble trop à ça… C’était un travail que je pensais faire à vie, puis la Figuration Libre s’est amorcé avec des tableaux très simples qui dénués totalement de techniques. »
« Les sources se sont mélangées parce que ça allait de l’art conceptuel presque au pop art évidemment — des choses comme ça… Mes premières peintures, c’était vraiment sur des supports les plus simples… du bois, pas beaucoup de toiles, du carton, des trucs comme ça. »
Figure de proue de ce mouvement qui lie des artistes comme Hervé Di Rosa, Rémi Blanchard, et Catherine Violet, Robert Combas peint ses toiles comme un débordement — débordement de couleurs vives, d’énergie brute et une audace visuelle qui mêle influences de la bande dessinée, motifs tribaux et éléments de la culture pop. Leurs pendants Américains, eux, comptent notamment des noms comme Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharf ! Entre 1982 et 1985, ces artistes exposent ensemble, notamment à la Biennale de Paris en 1985, lançant définitivement le mouvement.
Robert Combas, lui, est sans aucune doute la figure tutélaire de ce mouvement en France. Ses personnages, souvent dépeints avec des yeux exorbités et des expressions exagérées, racontent ainsi des histoires complexes dans des juxtapositions surréalistes… Autant d’oeuvres qui dépeignent un mélange tumultueux de sentiments humains, d’émotions et de commentaires sociopolitiques — toujours avec ce twist humoristique.
« Je ne veux pas seulement retranscrire comme beaucoup de graffitistes, je veux aussi trouver des choses inventives, créer vraiment à partir de là, pour moi, en moi… Je ne travaille pas toujours spontanément et il m’arrive de faire des sujets sérieux, politiques même, mais mes toiles font plutôt rire même quand c’est horrible » Robert Combas.
Parmi sa production artistique, certaines de ses œuvres ont atteint le statut d’icônes — Couple psychopatex (1995) ou encore Les Gaulois et les Romains (1984), Le Chien à Trois Têtes (1987) et Bataille (1983).
Dans cette même interview donnée à Icon-Icon, l’artiste le plus en vue du spectre de l’art Français expliquait : « Dans mon travail, il y a beaucoup de choses qui sont différentes et qui sont plus et pas automatiquement parce que je fais aussi beaucoup de choses différentes… C’est là qu’on voit les différences de mon travail, et pas simplement que cette peinture là, il y a tout un truc autour des satellites, j’appelle ça. » »
Mais Robert Combas n’est pas seulement un pilier du mouvement de la Figuration Libre, il est également l’un des géants de l’art contemporain, et ce à l’échelle internationale. Son talent et sa pertinence ne cessent d’être soulignés, notamment par sa présence chaque année dans le prestigieux classement Artprice des 500 artistes contemporains les plus cotés au monde.
Robert Combas Au Musée
Sa carrière, riche et prolifique, a évidemment été ponctuée d’expositions majeures qui ont célébré sa vision. En 2012, le musée d’art contemporain de Lyon lui a rendu hommage en lui consacrant une grande rétrospective, soulignant son influence et sa contribution à l’art contemporain. En 2016, le Grimaldi Forum de Monaco a mis en lumière son travail, offrant aux visiteurs une plongée dans l’univers riche et coloré de Combas. Déjà en 2008, la Maison européenne de la photographie à Paris lui consacrait une exposition intitulée « Robert Combas. Le frimeur flamboyant ».
Cette exposition, à travers une exploration photographique, a révélé la vision éclatante de l’artiste, son audace et son aptitude à fusionner divers médiums artistiques !
Son travail est aussi célébré dans les collections permanentes de grands musées. Au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, sa richesse narrative, son énergie brute et sa palette vibrante trônent en bonne place. Le Centre Pompidou, véritable bastion de l’art contemporain, possède lui aussi quelques-unes des oeuvres les plus intéressantes de Robert Combas — à l’instar de “Un homme et une femme mais pas de celui qui louche“ (1988), “La Vierge noire et son enfant blanc“ (1987) et “Mickey“ (1978), dont il dit volontiers « Mickey n’est plus la propriété de Walt, il appartient à tout le monde ! »
Ses oeuvres se retrouvent aussi dans quelques unes des grandes collections, à l’instar de la collection Lambert, et Yvon Lambert qui dit à son sujet : « Alors qu’avant, les visiteurs et les collectionneurs pénétraient dans ma galerie en se demandant toujours ce qu’ils allaient trouver, et aussi ce qu’il fallait comprendre, là, c’était la gaieté partagée et la drôlerie communicative qui s’affichaient sur mes murs.
Pendant les premières années de cette décennie si délirante, j’ai souvent passé mes dimanches après-midi dans son atelier. J’avais le sentiment de respirer différemment, m’amusant de voir cette génération porter de l’attention à leurs tenues vestimentaires alors que pendant quinze ans, nous devions toujours affirmer dans notre petit milieu de l’art que la mode était soeur du capitalisme et qu’il fallait être détaché de ces considérations d’apparence… »
Car c’est peut être là le twist de Robert Combas — avoir initié une sorte de mélange de la culture de la rue, la bande dessinée et de références historiques pour ouvrir la voie à une nouvelle forme d’expression… une forme d’expression où les frontières traditionnelles entre les « hautes » et « basses » cultures ont été brouillées, ne laissant que sa capacité à canaliser l’énergie brute de la société et à la transposer sur toile a fait de lui une figure incontournable du paysage artistique !
L’exposition « Cut and Clash – La pulsation morcelée du monde » à la Strouk Gallery, réunit ainsi quelques-unes des œuvres récentes de Robert Combas parmi un ensemble d’artistes qui explorent l’esthétique du collage dans la peinture et le dessin.
Chaque artiste, de Valerio Adami à Marko Velk, présente une approche unique qui renouvelle le genre du collage. Cette exposition collective met en lumière la diversité des techniques et des visions artistiques, offrant une immersion dans un univers visuel fragmenté et reconstruit.
A découvrir jusqu’au 20 Avril 2024, l’exposition se tient au cœur des deux adresses Strouk Gallery.
Strouk Gallery
2 avenue Matignon 75008 Paris
5 Rue du Mail 75002 Paris