Le palace fut initialement situé au 223 rue de Saint Honoré. Excellant tout d’abord à répondre aux besoins pratiques des voyageurs descendus des côtes britanniques, Le Meurice attire princes, princesses, souverains, artistes et écrivains adorant avant tout profiter d’un environnement rappelant le faste de Versailles, Fontainebleau ou Le Trianon. En 1835, il est le premier hôtel à entrer dans le cercle très fermé des hôtels luxueux – enfin, dans celui des palaces parisiens. Dans le même temps, Le Meurice prend place sur la rue de Rivoli, au numéro 228. Non loin de la Place de la Concorde, à quelque pas du Musée du Louvre et faisant face au Jardin des Tuileries, adoré des artistes de renom à l’instar de Salvador Dali, Le Meurice se fait rapidement une réputation d’hôtel de légende.
Mais le temple du luxe s’endort sous ses lauriers et, en quelque 200 ans d’existence, s’enferme dans une discrétion qui lentement le conforte dans l’oubli. En 2007, le palace fait peau neuve ; sous l’impulsion d’architectes de renoms, le Palace revisite ses espaces privés avec humour et glamour. Au croisement du passé et du présent, les espaces d’accueil ont été revisités par Philippe Starck. Adoptant l’esthétique très Belle-Epoque qui a fait le succès du Meurice, l’architecte d’intérieur éploie l’atmosphère d’écrin de luxe liée à l’âme de la bâtisse dans une modernité au chic résolument contemporain.
Dans sa nouvelle approche, Le Meurice incarne sans doute plus que jamais le palace à la Française : volumes somptueux, la flamboyance dans la manière et l’approche du service – voici un air désuet se faisant indubitablement vivant et allègre. A chacun des sept étages correspond une variante différente du style Louis XVI. Quand, avec le temps, la quiétude de l’atmosphère se bonifie, il est juste de voir le charme des choses anciennes s’accaparer certains privilèges. Ainsi, au contact de notre modernité, le grand salon du Meurice, “Le Jardin d’Hiver”, devient “Le Dali”. Et le restaurant prône la collaboration avec nombre d’artistes.
C’est une fois de plus à Philippe Starck qu’a été confié de redécorer l’endroit. L’historique verrière se vit ainsi dissimuler sous un voile artistique, tandis que le mobilier antique s’est, lui, vu substituer sous l’éclectisme et l’élégance d’un ameublement plus design. Peut-être moins formel car plus chaleureux avec l’époque, le Dali a très vite été adopté par les parisiens branchés. Sous la direction d’Alain Ducasse, le vrai goût est mis à l’honneur. Optant pour des aliments et produits de saison, le chef n’a pas attendu longtemps pour voir sa restauration par trois fois étoilée. Le Meurice d’aujourd’hui est toujours le carrefour d’une mondanité internationale : l’hôtel est un vrai “nid d’espions” où artistes de renoms, personnalités politiques, acteurs et PDG se fréquentent, en toute intimité. Le Meurice est ainsi une ode à un amour inconditionnel pour l’art, une source d’inspiration intemporelle plaidant la complexion du passé et du présent.
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