Le 10 mars, les deux bateaux Luna Rossa Prada Pirelli et Emirates Team New Zealand s’affronteront lors de plusieurs manches sur les eaux du golfe d’Hauraki. Respectivement Challenger et Defender de l’America’s Cup 2021, ils ont en commun leurs monocoques à foils hautes performances de classe AC75. Une classe spécialement conçue pour cette compétition.
En jeu lors de cette coupe de l’America 2021, le plus ancien et le plus convoité des trophées de voiles: l’Aiguière d’Argent. Mais l’une des plus anciennes compétitions sportives au monde répond depuis longtemps à un exigence d’égalité, dans le choix et la conception des bateaux.
C’est pourquoi cette année, le Challenger Luna Rossa Prada Pirelli et le Defender Emirates Team New Zealand ont en commun des monocoques à foils hautes performances de classe AC75. Une seconde génération d’AC75 qui allonge la longueur des catamarans de 15 mètres sur lesquels s’était disputée, en 2017, la précédente America’s Cup .
« La règle de classe AC75 définit les paramètres pour que les équipes développent et pilotent le monocoque à voile le plus rapide au monde. Les règles sont le résultat d’une étroite collaboration et d’un véritable partenariat entre Emirates Team New Zealand et Luna Rossa » déclarait en ce sens Martin Fischer, le coordinateur du design pour Luna Rossa Challenge.
Le Defender Emirates Team New Zealand: Un AC75 Baptisé Te Rehutai
« Cela marque une étape décisive et un tournant entre l’élaboration de la règle et le développement du bateau. Du jour au lendemain, nous avons changé complètement notre façon de penser, […], pour faire de notre mieux pour concevoir le bateau le plus rapide dans les limites de la règle. » Dan Bernasconi, le responsable du design du voilier du Defender Emirates Team New Zealand, précisait encore: « Te Rehutai a été dessiné pour exceller dans les deux domaines, l’eau et l’air et nous pensons qu’il sera compétitif dans toutes les conditions de vents que nous pouvons avoir lors de la Coupe de l’America. »
Il est vrai que cette merveille des mers porte bien son nom — surnommée Te Rehutai, l’expression Maorie fait référence à la force et l’énergie des océans. Ici, le bateau AC75 est pareil à une machine volante — une machine conçue pour voler au dessus de l’eau, dans une prise en compte magistrale de l’aérodynamique.
Le bateau emprunte en effet beaucoup à la pensée aérodynamique de la F1 — Dan Bernasconi le chef de la conception a été à la tête de McLaren Formula 1 six ans durant… Riche de cette expérience, il a taillé le Te Rehutai dans une ambition nouvelle: celle de dépasser les standards, les règles et les habitudes de la construction de ces bolides des mers.
« Il s’agit d’essayer de minimiser la quantité de coque que vous avez dans l’eau […] Il faut accélérer pour sortir de l’eau, et une fois que vous êtes debout et déjouez, tout est question d’aérodynamisme » précisait encore Dan Bernasconi.
Le résultat? Le Te Rehutai est capable d’atteindre une vitesse de près de 100 km / h sur l’eau !
Cette prise de vitesse est ainsi rendue possible par ses bras en aluminium — les foils qui, ici, font prendre un axe différent à la coque, pour en améliorer l’aérodynamique et l’hydrodynamique. Le faisceau de la ligne de flottaison est plus large, de façon à offrir plus de stabilité pour aider à soulever le bateau sur ses foils.
Un bel objet volant dirigé par l’équipe menée par Matteo de Nora, qui affrontera la version développée par l’équipe Italienne. Comme cela s’était produit il y a 21 ans…
Le Challenger Luna Rossa Prada Pirelli: Un AC75 Redoutable
En remportant dimanche 21 février l’étape cruciale qu’est la Prada’s Cup, contre l’équipe Britannique, l’équipe Italienne menée par le Luna Rossa Prada Pirelli s’est érigée en Challenger de cette 36ème America’s Cup.
C’est sous le commandement de Max Sirena, skipper et directeur, que l’équipe Italienne concourra ainsi à bord de l’AC75 baptisé Luna Rossa… Un monocoque innovant de 23 mètres de long et de près de 6,5 tonnes, qui a magistralement triomphé contre les Britanniques.
« Sa construction, qui a duré plus de deux ans, a nécessité la participation de plus de 90 personnes, dont 37 designers, et l’utilisation de 7 000 mètres carrés de fibres de carbone et de 400 mètres carrés d’aluminium alvéolaire. Sur les flancs du monocoque se trouvent les foils, deux « ailes » de près de 5 mètres chacune, qui permettent au Luna Rossa de « survoler » l’eau et d’atteindre une vitesse de plus de 90 km/h » note ainsi l’équipe Luna Rossa Prada Pirelli.
Mais si l’AC75 Luna Rossa est un brin plus lent que son compétiteur, c’est sur la dextérité de l’équipe menée par le skipper Max Sirena que tout va se jouer.
« 11 personnes navigueront à bord de l’AC75, chacune ayant un rôle spécifique. En plus de sa position sur le bateau, chaque marin a également une fonction précise à terre et travaille en coordination avec l’équipe de design pour améliorer les performances du navire. » Une équipe composée de marins expérimentés et de jeunes talents qui peut aussi compter sur le savoir-faire Prada pour leur tenue.
Plus qu’une question d’esthétique, celle-ci est un point clé dans la compétition — puisqu’il faut assurer à ces marins une liberté totale de mouvement, ainsi qu’une protection exemplaire. C’est dans le cadre d’une collaboration technique avec The Woolmark Company, que ces vêtements de haute performance en laine Mérinos furent étudiés puis développés comme autant de solutions innovantes aux problème rencontrés.
Cette laine Mérinos constitue en effet une fibre naturelle très technique, léguant des propriétés naturellement thermorégulatrices, respirantes et imperméables.
Un profond respect pour le caractère unique du défi — voilà ce qui a guidé la conception de ces deux bateaux. Deux bateaux, qui le 10 Mars prochain, s’élanceront à la conquête du titre de l’America’s Cup.
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