Après avoir utilisé la technologie de l’imprimante 3D pour la confection de sa précédente collection Voltage, la créatrice néerlandaise manipule une fois encore sa couture comme un laboratoire. En collaborant avec l’architecte Isaie Bloch, elle met une technologie destinée aux prototypes d’organes humains au service de son art. Car c’est bien de la sculpture dont résultent ses créations. Le vêtement dès lors n’est qu’un prétexte aux idées, aux techniques, bref qu’un support de l’imagination.

Et, comme une carapace, le volume cocon, les manches comme des ailes inversées de cette robe irisée aux effets métallisés, déplacent les lignes de l’anatomie féminine. La pièce semble faite d’écailles tranchées au laser ; n’appartenant ni au prêt-à-porter, ni à la haute couture. C’est dans l’avant-garde la plus pure que les créations Iris Van Herpen prennent tout leurs sens. Du défilé, on remarquera aussi un manteau en fourrure de silicone, où des oiseaux s’extirpent des épaules…

En observant ces pièces, une impression à la fois subtile et précise évoque le désordre créatif  de son mentor, Alexander McQueen. Dans un genre qui n’appartient qu’à lui, son savoir-faire artisanal épouse, avec patience, la technologie et Iris Van Herpen détourne ainsi les matières, sublime la substance, pour finalement faire du vêtement un appel à la mutation.

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