Epoux discret et méconnu, Andreas Kronthaler présente ici la deuxième collection pour la maison Westwood – si la griffe s’est faite sur l’essor du punk, l’esthétique aujourd’hui semble bel et bien faire partie intégrante du paysage mode. Et c’est sans doute pour cela que Kronthaler a préféré travailler les perspectives esthétiques déjà explorées par la maison. La collection met ainsi l’accent sur des pièces unisexes, jouant du jumelage de différents matériaux – inspiré par le Brexit, pensé à la lumière de la toile de Boucher Le Viol d’Europe, l’artiste signe ici une ligne défaite et désinvolte où le off de la réalité rencontre subtilement la mode, à travers le rouge débordant des lèvres comme altéré de baisers malvenus.
Désinvolte, la femme Westwood poursuit pourtant l’exploration d’un style païen et débordant de joie mesurée – nuances de gris, rouge ou bordeaux, le look reprend l’asymétrie caractéristique de la signature Westwood. Les genres se mélangent et les pièces s’épousent dans un patchwork mêlant motifs tribaux et rayures bien sages… Une spiritualité à la sexyness mesurée, mue en sensualité lorsque, référence claire aux années 1970, Kronthaler pose une nouvelle base au style Westwood : plus fluide, la perspective se maintient, insistant néanmoins sur l’esprit engagé de la maison. Affaire à suivre.
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