Le Cuir et la Mode

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C’est au moment où l’homme préhistorique devient carnivore, chasseur puis éleveur qu’il a recours aux peaux de bêtes pour se vêtir et se protéger, se réchauffer. La peau fut d’abord tannée avec le poil ou la laine. L’utilisation du cuir pour le soulier est certainement beaucoup plus récente. Le cuir est fait à partir de la peau de n’importe quel mammifère, reptile, oiseau ou poisson grâce à un procédé qu’on appelle le tannage. Ce procédé préserve la peau qui sans cela se putréfierait rapidement. Il est composé de réseau de fibres plus ou moins longues, entrelacées plus ou moins finement en 3D comme un feutre.

La connotation du cuir a bien évoluée au fil du temps. Cependant, il a toujours été un symbole de force, de dynamisme, de puissance et de volonté de gagner. Déjà au moyen-âge, les soldats portaient un bracelet de cuir censé leur apporter force, confiance et protection. La matière gagna du terrain et dans un registre plus pragmatique fut taillée pour les vêtements fonctionnels, des vêtements du “dehors” tels que : veste d’aviateur, sharp pour l’équitation, combinaison de motard, catcheurs, gants… Par la suite, les communautés les plus revendicatrices et les plus décalées ont adopté l’usage du cuir. Objet de tous les fantasmes et de tous les fétichismes, il garde dans l’inconscient collectif une connotation rebelle et très sensuelle qui s’affiche en un clin d’œil… On pense notamment aux blousons noirs des rockers, des pantalons en peau des bikers, et quelques tenues de scène de rock-stars…

C’est dans les années 40 que la culture du cuir a véritablement fait son apparition. Alors apanage des milieux homosexuels américains, elle a rapidement conquit les milieux dits underground, les éternels rebelles dans une société trop stricte à leur goût. Vinrent ensuite, les fifties, les hippies, les punkies, les yuppies… Après la communauté homosexuelle et la scène rock, ce fut au tour du milieu fétichiste de s’approprier l’image du cuir. Parce qu’il évoque, force et pouvoir sexuel, le cuir permet ainsi aux adeptes d’adopter une allure plus sûre et plus dominatrice. Il est vrai que le cuir a de quoi faire fantasmer : moulant et lisse, il épouse le corps telle une seconde peau et met ainsi en valeur nos formes. Mais le temps passant, la symbolique et l’utilisation du cuir s’est littéralement transformée, on le portera chez soi presque à même la peau…il s’est démocratisé, mais surtout a perdu sa connotation underground. Beaucoup plus chic, presque cosmétique en touche, incontournable, visible pratiquement dans toutes les collections, cet hiver c’est une pièce sculpturale, qui tend à raconter une autre histoire, “a preppy story”, une affaire à “fleur de peau”.

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