Ses plumes s’entremêlent au fil de soie, dans des créations qui sonnent frivoles comme au temps du style orientaliste. Mais c’est au même titre que la laine ou les perles qu’elle travaille la plume dans des broderies et des tissages haut de gamme. La particularité de la plume : elle ne peut être filée ; une exception qui, plus tôt dans l’année, se présentait à la Cité des sciences à Paris, sous couvert d’inappréciables tissages de plumes. Dans ces artefacts, il y a comme une douce fusion, comme dans une étourderie d’alchimie, dans les tons pastel. Janaïna Milheiro est diplômée du département de design textile de l’ENSCI – Les Ateliers de Paris, et de l’ESAA de Duperré en broderie. Riche de cette double approche, elle fait intervenir les plumes pour produire des textiles ombrés qui, obtenus par le croisement des fils tissés sur métier à bras ou assemblés à la main, ont conquis la haute couture et l’éditeur textile Elitis qui en fit un revêtement.
La plume caresse les sens, et donne beaucoup d’envie. Le résultat : des créations textiles poétiques et tout en légèreté. Entrelacer, ramifier ou zébrer ; confectionnées à partir de plumes de faisan, de coq, d’oie ou d’autruche, ses créations sont une ode à la rêverie. Un exercice de virtuose qui se solde par un design très graphique, et loin de l’exotisme premier qu’elles inspirent. Parmi les pépites du salon Révélations, qui se tient du 11 au 15 septembre au Grand Palais, son travail reste à l’esprit. La complexité du tissage-plume amplifie la délicatesse de ces véritables œuvres d’art. Soigneusement teintent, ces compositions diaphanes appellent au dialogue entre deux entités, et cela ne peut qu’inévitablement aboutir à un profond impact visuel et sensoriel.
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