Connues dans le monde entier, les Caves du Roy de Saint-Tropez incarnent l’effervescence des nuits Tropéziennes, la frivolité en plus.
Les Caves du Roy: Dancing Du Byblos
Si l’iconique hôtel Byblos se raconte entièrement ici, il est impossible de raconter la légende des Caves du Roy sans le mentionner.
Les Caves du Roy, le dancing du Byblos, font en effet partie de ce palace total imaginé par un riche homme d’affaires Libanais pour son idole. Une certaine Brigitte Bardot.
Car voilà bien l’histoire du Byblos et des Caves du Roy: Jean-Prosper Gay-Para a voulu édifier un palais en l’honneur de Brigitte Bardot. Et c’est évidemment à Saint-Tropez qu’il a décidé de l’ériger.
Dans les années 60, Jean-Prosper Gay-Para fait ainsi construire le Byblos sur les plans d’un palais mauresque. Baptisé du nom de la ville ancestrale du Liban, le Byblos a tout du palais mirifique et magnifique.
A deux pas de la Place des Lices, la bâtisse s’étend ainsi autour d’une piscine non moins inspirée ! Calquée sur le modèle d’une villa romaine de Byblos, celle-ci est surmontée d’un Jupiter, qui en reproduit les sublimes mosaïques. Entre contre-bas, une porte mène aux Caves du Roy. Ce Jupiter sera un tel symbole de reconnaissance qu’il inspirera artistes et cinéastes — à l’instar de Gérard Oury pour ‘Le Coup du parapluie’, en 1980.
En attendant, ce jour de 1967, jour de l’inauguration, quelque chose prend forme. La légende des Caves du Roy est une affaire éclaire — l’affaire d’une nuit. Enfin, de trois nuits…
Car ce jour de l’été 1967, en présence des marraines du lieu qu’étaient Mireille Darc et Brigitte Bardot, c’est tout un pan de l’histoire des nuits Tropéziennes qui va s’esquisser.
Si un mois plus tard, pris dans la géopolitique de la Guerre des Six Jours, le Libanais Jean-Prosper Gay-Para doit se séparer du Byblos… Il fit bien de le vendre à Sylvain Floirat; qui tient à cette vision éclairée de la vie nocturne !
Les Caves Du Roy, Un Exemple Du Genre
Les palmiers en néon, le zest de décor oriental, la moquette et les couleurs pimpantes… Les Caves du Roy, malgré trois grandes rénovations, ont conservé tout ce qui a fait la légende du lieu. Et cette légende s’est bien écrite ces trois jours de 1967.
Car si les Caves du Roy furent inaugurées en juillet 1967, soit un mois après Le Byblos, l’écho de ces trois jours d’inauguration a suffit à forger cette réputation.
C’est à la “reine des nuits Tropéziennes” Jacqueline Veyssière qu’est revenue l’organisation de ces trois jours de festivités… Du 27 au 30 mai 1967, elle va mettre en forme le seul voeu de Jean-Prosper Gay-Para — celui de faire des Caves du Roy un lieu de fête permanente.
Dès la première soirée, les standards furent posés ! Les Caves du Roy accueillent alors les icônes qui ont déjà fait la renommée de Saint-Tropez. Juliette Greco, Michel Piccoli, Françoise Sagan, Jacques Chazot, pour ne citer qu’eux. C’est tout un mythe qui s’amorce.
Ainsi les Caves du Roy furent-elles le théâtre des moments les plus intenses de la vie à Saint-Tropez. Des boeufs inattendus, comme Charles Aznavour au piano et Liza Minelli au micro…
C’est aux Caves que Mick Jagger et Bianca Perez Morena de Macías ont célébré leur mariage. Avec Keith Richards, Anita Pallenberg, Paul McCartney, Ringo Starr, Eric Clapton et Keith Moon des Who !
Bardot y célèbre ses noces avec Gunther Sachs, aussi. Grace Jones dansant avec Elton John, ou Cher posant avec Jack Nicholson. Liz Taylor et Richard Burton en goguette…
Aux Caves du Roy, il règne une atmosphère détachée, luxueuse mais jamais prétentieuse. Ici l’hédonisme est une affaire de culture… On est à Saint-Tropez pour vivre, différemment et franchement ! Jouir de la vie sans entrave…
Que reste-t-il des nuits blanches passées aux Caves du Roy? Des souvenirs, et un passé qui s’éveille à chaque saison pour éclairer le présent. Connues dans le monde entier, les Caves du Roy sont une icône du genre.
A quoi doivent-elles leur permanence?
A cela, l’arrière petit-fils de Sylvain Floirat, Antoine Chevanne, actuel propriétaire des lieux, sait y répondre. « Il est très agréable pour nos clients de retrouver le même personnel au fil des ans. Une relation de confiance se tisse, raconte Antoine Chevanne. Le Byblos n’a cessé d’évoluer, gagnant ses étoiles jusqu’à devenir palace en 2012, sans jamais se renier. En fait, nous pourrions faire nôtre cette devise empruntée au prince de Lampedusa dans son Guépard: ‘Il faut que tout change pour que rien ne change’. »
Et rien n’a peut-être changé dans ce lieu qui tient pour être le Saint des Saints de la fête. Car quand le soleil se couche, c’est bien aux Caves du Roy que le son monte pour faire résonner l’âme et l’esprit de Saint-Tropez !