Le Duffle-Coat : Histoire d’une Icône



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On remonte la paternité du Duffle-Coat à l’Anglais John Partridge, un fournisseur de vêtements de la fin du XIXe siècle. Inspiré par le Frock Coat Polonais – une cotte pourvue d’une patte de fermeture à la hauteur du menton – il en tire ses lignes droites et son capuchon. A l’image de beaucoup de classiques, c’est son adoption officielle par les marins de la Royal Navy en 1863, en tant que vêtement militaire, qui fit sa popularité. Sa particularité : le duffle, une laine quasi-grossière fabriquée à partir d’un tissu de laine. Sa forme, toute à la fois ample et longue, permet de couvrir une grande partie du corps tout en permettant une certaine liberté de mouvement. Pour ne pas entraver le naturel du corps, les manches et le buste se font amples ; pour permettre aux marins de pouvoir porter une casquette ou un bonnet en dessous, le Duffle-coat est l’un des rares manteaux à arborer une large capuche ; afin d’être manipulables avec de gros gants, les brandebourgs en corne sont retenus par de la corde. Si le modèle favori du maréchal Montgomery devient vite un fétiche BCBG, il n’en conserve pas moins l’esprit de la marine.

En reprenant le surplus de l’armée après la guerre, et, avant de se mettre à fabriquer ses propres manteaux, la maison Gloverall devient le patronyme du Duffle-coat. Commercialisant le vêtement dans sa forme authentique, elle concourt à répandre la pièce comme porteuse d’une symbolique aux mille faces. Tantôt aperçu sur les épaules de Jean Cocteau, comme miroir d’une certaine bourgeoisie intellectuelle décontractée rive gauche, le Duffle-coat sera décemment pris pour le symbole vestimentaire des rebelles. Dans les années 50/60, les jeunes et les beatniks l’arborent à la manière d’une contestation usant les codes de ses ennemis. Plus tard, les militants anti-guerre du Vietnam, et les Black Panthers en feront l’apanage de leur ambition égalitaire. Et, cette saison, ce sculpteur de silhouette est magnifié par Hedi Slimane qui, pour Saint Laurent, a su exploiter la fibre rock et rebelle d’une pièce sans âge.

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