Après celle de l’hôtel La Mamounia, c’est l’histoire d’un autre bijou marocain que nous contons aujourd’hui. En 1919 le peintre français Jacques Majorelle fils du célèbre artiste Louis Majorelle s’installe dans la médina de Marrakech dont il tombe amoureux. Trois ans plus tard il achète une palmeraie au nord-ouest de la médina, et en 1931, y fait construire par Paul Sinoir sa villa d’un style architectural mauresque. Il aménage son habitation principale au premier étage et d’un vaste atelier d’artiste au rez-de-chaussée.Passionné de botanique, il crée son jardin, structuré autour d’un long bassin central, avec diverses ambiances variées, peuplé d’une végétation luxuriante où se nichent des centaines d’oiseaux. Orné de fontaines, bassins, jets d’eau, jarres en céramique, Jacques Majorelle disait : « Le peintre a la modestie de tenir cet enclos de verdures fleuries pour sa plus belle œuvre ». Il en parle comme « des vastes splendeurs dont j’orchestre l’harmonie .Ce jardin est une tâche terrible, à laquelle je me donne tout entier. Il me prendra mes dernières années et je tomberai épuisé, sous ses branches après lui avoir donné tout mon amour ». Au fur et à mesure de ses voyages, l’artiste s’est fait jardinier pour rapporter des quatre coins du monde, des centaines de variétés rares d’arbres et de plantes qui s’épanouissent entre ombre et lumière.
En 1937 le peintre crée un bleu outremer à la fois intense et clair : le bleu Majorelle, dont il recouvre les murs de son atelier, puis tout le jardin pour en faire un tableau vivant qu’il ouvre au public en 1947. À la fin de sa vie, après avoir dû le morceler à plusieurs reprises, Jacques devra vendre ce qui lui en reste. Le jardin, laissé à l’abandon, tombe en décrépitude. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé le découvrent en 1966, au cours de leur premier séjour à Marrakech : « nous fûmes séduits par cette oasis où les couleurs de Matisse se mêlent à celles de la nature ». Un Marrakech où Yves Saint Laurent entrera en collection comme en religion y dessinant parmi ses plus belles collections dont celle de 1976 où il éprouvera le besoin et le désird es’exprimer en couleurs ; Plus tard en 1980, Pierre Bergé et Saint laurent achètent le jardin pour le sauver d’un projet de complexe hôtelier qui prévoyait sa disparition.
Après le décès d’Yves Saint Laurent en 2008, Pierre Bergé décide de faire don du Jardin à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent. Fondation de droit français reconnue d’utilité publique. C’est la première fois que ce label distingue une maison hors du territoire français. L’espace accueille plus de 600 000 visiteurs par an, touristes et citoyens marocains qui aiment à se promener dans cette œuvre d’art vivante.
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