Les Bottes Tabi Martin Margiela comptent parmi les chaussures pour homme et femme les plus iconiques. D’abord présentées sous forme de bottines par Martin Margiela, le modèle Tabi avec son cuir et son bout légendaires se présente désormais dans une variation de modèles connue sous le nom de collection Tabi.
Bottes Tabi Maison Margiela : De Martin Margiela à John Galliano
Lorsque Martin Margiela imagine les Tabi Shoes à l’aube des années 1990, la maison comme le designer de génie sont encore connus que des seuls initiés. Et c’est à partir d’un élément à l’époque étrange à l’oeil de la mode que Martin Margiela va imaginer les chaussures qui ont justement révolutionné le genre.
C’est en effet de la coutume Japonaise d’insérer des chaussettes dans des chaussures que Margiela va tirer un nouvel élément de langage de mode. Les tabi, littéralement « sac à pied », sont des chaussettes pensées pour être mises dans des chaussures depuis des siècles – cet élément pratique du vestiaire oriental fut ainsi réinventé en 1989 par Martin Margiela.
Désireux de marier le passé au présent, Martin Margiela retranscrit à partir d’un objet à l’histoire centenaire, une création futuriste et étonnante. Par ce jeu de références, le créateur sublime l’objet et le fait évoluer pour lui faire atteindre une nouvelle lecture de l’histoire de la mode. Il modifie un objet destiné à protéger le pied, en un objet d’extérieur et lui donne ainsi une nouvelle fonction.
Anticonformiste, Martin Margiela vise une clientèle pointue et sûrement provocatrice afin de recomposer une société créative et sans entrave vestimentaire. Les Tabi semblent démultiplier le plaisir de parcourir la ville, de long en large, comme ces nouvelles chaussures hybrides que certains marcheurs aguerris arborent. De toute évidence, Martin Margiela a lancé, il y a plus de vingt ans, une mode qui gêne car elle ne correspond pas aux canons habituels. Pourtant, cette mode perdure et reste acclamée pour son originalité, le sens de la structure et de l’histoire extraordinaire qu’elle nous livre.
Avec humour, Martin Margiela s’emploie à décliner la chaussure Tabi dans un cuir d’abord recouvert de peinture blanche… D’abord définie comme la chaussure la plus laide du monde, aujourd’hui c’est une pièce clé des collections Maison Margiela. Les Tabi sont portées par un public plus large encore – sans genre, elles habillent l’homme et la femme !
Tabi : Les Chaussures Qui Ont Réinventé La Mode
En effet, l’aspect étrange de la chaussure Tabi de Margiela questionne le consommateur sur la notion de beauté et de laideur de la mode proposée. Cette question, maintes fois étudiée dans le domaine de l’art, reste évidemment sans réponse puisqu’elle est subjective. Mais, elle montre par ces expérimentations philosophiques que la chaussure Tabi n’est pas un simple accessoire que Martin Margiela a décidé de faire porter aux plus téméraires. Elle s’inscrit véritablement dans un univers fantastique où la machine à remonter le temps se serait emballée et aurait mélangé toutes les époques et toutes les cultures pour parvenir à une représentation unique du monde.
La chaussure Tabi serait-elle une utopie ? Le marketing inexistant et l’anonymat du créateur Margiela permet de n’associer l’objet à aucune personnalité, offrant ainsi au public de s’approprier ces drôles de chaussures pour constituer sa propre histoire.
Par cette création, différents temps, différents lieux et différents domaines sont évoqués de façon à questionner le porteur quant à ses limites et quant à ses motivations vestimentaires. La chaussure Tabi de Martin Margiela incite à un vrai questionnement, et ce, dès son apparition dans le défilé Automne/Hiver 1989.
Aujourd’hui entre les mains de John Galliano, la Tabi a gagné son statut d’icône. Imaginée dans de multiples formes de chaussures – des escarpins en passant par les ballerines, et en basket avec la collaboration très appréciée de Reebok… Malgré la simplicité de sa composition, la Tabi est le canevas idéal pour les expérimentations en tout genre.
Et c’est surtout autour des matières que la chaussure s’exécute en ce sens – en cuir noir, dans sa version basique, les matériaux de la Tabu changent au gré des saisons… les paillettes l’illuminent un jour, l’aluminium leur donne ce côté spatial quand le cuir inscrit ces chaussures révolutionnaires dans un contexte purement contemporain. Les années défilent et la Tabi ne prend pas une ride.
Devenue, à travers le temps, l’une des icônes de la mystérieuse Maison Margiela, la chaussure Tabi a réussi son pari : donner l’illusion d’un pied nu posé sur un talon.
“La botte Tabi est l’empreinte la plus importante de ma carrière : elle est reconnaissable, elle dure toujours après 25 ans et elle n’a jamais été copiée.” Martin Margiela.
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La Tabi Shoe Margiela sur Plateforme pour la Haute Couture 2018-2019