Créée en 2002 au 5 avenue Marceau où la Maison de Couture Yves Saint Laurent vit également le jour, la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent s’est muée au fil des collections en un véritable musée dédié au Maître de la Couture Française. 5 000 vêtements, 15 000 accessoires et des dizaines d’esquisses précieusement conservés par la Fondation, attendaient d’être admirés par le grand public. Historiquement, ces trésors ont toujours été dévoilés au compte-goutte, en raison de leur grande fragilité. Le ministère de la Culture et de la Communication a ainsi décidé de numériser ces archives sur le site de la Fondation, afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès. le premier lever de rideau fut sur les Paper Dolls du futur créateur.
Oran, 1952. Alors que sous la chaleur écrasante, les cours de philosophie semblent s’étirer à l’infini, le jeune Yves Saint Laurent se prend à rêver à sa propre maison de couture « Yves Mathieu Saint Laurent Haute Couture Place Vendôme ». Ce doux poète de la couture imaginait-il un seul instant qu’il deviendrait l’un des plus grands créateurs de son siècle ? Armé de ciseaux, il découpe dans les magazines les silhouettes des mannequins qu’il admire et se met à leur créer des tenues pour les habiller. Depuis quelque temps, il alterne vie de lycéen à Oran et premières ébauches de créateur à Paris où il vient de recevoir le troisième Prix du concours du Secrétariat général de la Laine au côté d’un certain Karl Lagerfeld, futur kaiser de la maison Chanel. Fort de ses années de jeunesse passées à Oran, Yves Saint Laurent s’inspirera tout au long de sa carrière de cette ambiance chaude et colorée du Maghreb pour ses pièces les plus mythiques, comme la Saharienne dont le nom dit tout.
Au nombre de 11, les Paper Dolls d’Yves Saint Laurent disposent d’un vestiaire conséquent de 437 vêtements et 105 accessoires. Taillée étranglée, jupon corolle, ces délicates poupées de papier, créées au milieu des années 1950, portent bien sûr en elles, la patte du New Look et le temps de la femme conquérante, vêtue d’un smoking, semble bien lointain. Pourtant, au travers de quelques pièces plus audacieuses telles qu’une robe teintée d’humour avec des motifs de squelettes de poissons on sent déjà se former le style élégant et avant-gardiste de celui qui sublimera les atours féminins de la mousseline noire de la See-Through Dress. Paul Valéry disait « Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n’est rien », les Paper Dolls laissent entrevoir le temps de deux collections « Automne-Hiver 53 » et « Automne-Hiver 54 », le génial talent d’Yves Saint Laurent.
Paper Dolls d’Yves Saint Laurent : www.fondation-pb-ysl.net
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