Au tournant des années 1990, la designer Allemande Jil Sander contribue largement au phénomène anti-fashion et place au coeur de la décennie une équation toute en minimalisme. Très vite surnommée « la reine de la pureté » pour sa mode sans artifice ni couture apparente, Jil Sander travaille tout particulièrement la soie en monochrome. Ainsi depuis un an qu’ils sont à la tête de sa création, le couple Lucie et Luke Meier distille une vision un brin plus edgy de la grammaire Sander — signature élégante, féminine et éminemment iconique !

 

Ce mercredi à Milan, la maison défilait dans une fabrique désaffectée de panettones. Dans ce décor accidenté où la végétation s’incruste ça et là, les silhouettes taillées dans un tissu exquis entraient en porte-à-faux de par leur intense sérénité. C’est que Lucie et Luke Meier ont pris l’uniforme pour point de départ. Développant ainsi un vestiaire très masculin-féminin, le duo a toutefois cherché à dépasser la notion de genre autour de coupes géométriques venant casser fluidité et délicatesse de la matière…

 

L’idée, confiait Luke Meier en coulisses, était de réaliser « des choses réelles pour aujourd’hui, des choses ancrées, qui nous ont toutes semblé importantes. » Et sur le podium, la silhouette d’ouverture distillait bel et bien l’esprit ravivé de Jil Sander. Une tunique ensemble pantalon au minimalisme sacerdotal qui, avec sa géométrie et ses lignes puissantes, offre une poésie féminine et lumineuse à la femme d’aujourd’hui. Une silhouette à la pureté folle qui prouve une nouvelle fois la capacité de la maison Jil Sander à donner de l’émotion.