La Petite Robe Noire

Accueil / Prêt à porter / La Petite Robe Noire
alittleblackdress-1.png

Des robes noires, à l’ornementation sobre, Chanel n’est ni la première ni la seule à en faire dans les années 20. Dès 1923, la simplicité d’une robe noire de la maison Premet est louée par le Vogue français. Chanel, elle-même, réalise bien d’autres robes noires avant et après 1926. Mais c’est ce modèle repris par la presse américaine qui fait date et met le noir à la mode pendant tout le XXe siècle.

Bien sûr, cette nouveauté n’est pas acclamée par tout le monde. Les détracteurs décrient l’allure de « télégraphistes sous-alimentés, sans poitrine, et sans croupe ». Poiret, avec qui Chanel fut toujours en concurrence, décrit les créations de Chanel comme « une pauvreté de luxe ». Et Coco de rétorquer sèchement : « Mieux vaut choisir d’être dépouillée par soi-même que par autrui. » Toujours est-il que la robe plaît, pourquoi ? Sa grande simplicité d’un chic absolu et son aspect passe-partout séduit. Une telle petite robe noire est du plus pratique, elle peut être portée à tout moment de la journée, à toute occasion, et garantit une élégance constante. « Aucune femme n’est jamais trop – ou pas assez – habillée avec une petite robe noire », a dit Karl Lagerfeld.

Elle est si passe-partout, si standard, que le commentaire de Vogue la désigne comme une « robe Ford ». C’est la robe reproductible par excellence, et qui de ce fait peut être rendue accessible au plus grand nombre, tout comme l’automobile selon Ford. Toutes les femmes ne portèrent pas du Chanel du jour au lendemain, loin de là. Son prix restait prohibitif pour la plupart des femmes mais de nombreuses imitations virent le jour, d’autant plus que Chanel ne décourageait pas la copie. Au contraire, elle souhaitait que ses modèles soient repris dans la rue, que le plus de monde possible les porte, ce n’est qu’ainsi, à son avis, que son style ne pouvait véritablement prendre son envol. Contrairement à d’autres couturiers, elle ne craignait pas que ces productions annexes détournent ses fidèles clientes, puisqu’elle était convaincue qu’un article issu de ses propres ateliers se distinguait d’entre tous par la qualité de ses finitions. Et c’est ainsi que la petite robe noire devint l’uniforme de l’élégante.

Laissez une réponse

Your email address will not be published.