Ce n’est pas un hasard si c’est à Hedi Slimane qu’a été confié la maison Yves Saint Laurent. À l’instar d’un phénix, le créateur est un vecteur d’audace : dans son sillage, ne suivant que son instinct, la maison réintègre le nom qui rappelle à Pierre Bergé l’année 1966 où Yves et lui avaient décidé d’apposer le nom de “Saint Laurent” à la ligne de prêt-à-porter.
Shootée en octobre dernier en Californie, on a pu découvrir récemment la campagne Saint Laurent Femme par Hedi Slimane. Maître incontesté du vêtement asexué, il se lance notamment à la conquête de l’intemporel et emblématique smoking de l’illustre créateur. Pierre Bergé aimait en effet “le smoking parce qu’il représente l’instant où Yves a donné le pouvoir aux femmes”. Tout en conservant l’esprit fort et presque “politisé”, Slimane, façon XXIème, sème le trouble quant à la réinterprétation qu’il fera des pièces mythiques de la maison, et apporte sa propre vision du costume “saint-laurentesque”, dans une campagne graphique, en noir et blanc, minimaliste et fort chargée de sens.
On y retrouve les looks phares de la saison, mis en scène dans un décor urbain, brut et épuré. Parmi eux, le jean et le pantalon noir, les vestes, la chemise blanche, le chapeau. Aux classiques d’Yves Saint Laurent, dont le smoking reste la pièce maîtresse, Hedi Slimane a insufflé un vent rock, californien et érotiquement androgyne. C’est la sculpturale Julia Nobis qui a été choisie, érotisant le classicisme de Saint Laurent par son buste nu exposé aux regards, qui ne laisse aucun doute sur la sensualité de la collection.
Hedi Slimane signe définitivement ici ses codes pour la maison parisienne, en incarnant parfaitement les propos d’Yves Saint Laurent : “J’ai toujours cru que la mode n’était pas uniquement destiné à embellir les femmes mais aussi à les rassurer, leur donner confiance.” C’est chose faite, et Julia habillée par Hedi en est la plus belle illustration ! Un air rock souffle sur la Rive Gauche…
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