Danielle Luquet de Saint-Germain Vend sa Collection Privée

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C’est un véritable trésor caché qui sera bientôt révélé aux yeux de tous. Le 14 octobre prochain, Danielle Luquet de Saint-Germain, ancien mannequin, mettra aux enchères à l’Hôtel Drouot, sa collection privée de Haute-Couture et de prêt-à-porter, l’une des plus importantes de la fin du XXème siècle.

Muse d’Yves Saint-Laurent de 1965 à 1968 alors que l’aura des mannequins se fane aussi vite que les saisons passent, Danielle Luquet inspira au créateur ses pièces les plus mythiques. Le smoking féminin ? C’est elle. « Un matin, je suis arrivée en même temps qu’Yves, vêtue d’un pantalon et d’un trench d’homme. Lorsque je suis montée au studio après la présentation de la collection, il m’a demandé si je pouvais mettre ma tenue à sa disposition pour qu’il s’en inspire.”. Lorsqu’elle défile pour la première fois dans ce tailleur en 1966, Danielle jette la veste sur son épaule, dévoilant un chemisier de mousseline qui est tout sauf un voile de pudeur. Le corps de la Femme apparaît subtilement sublimé de ses beaux attributs. L’assemblée est éblouie. Après plus de 10 ans de collaboration, la Muse quitte la Maison pour devenir conseillère artistique chez Christian Dior, puis travaille pour Claude Montana. Elle continue pourtant d’inspirer. Françoise Sternbach, membre de l’Union française des experts en objets d’art et antiquité déclare «Je sais que tout le monde va se concentrer sur les pièces YSL, qui sont magnifiques, mais je vous dis qu’il y a des robes de Claude Montana qui n’auraient pas existé sans elle. Ils sont ponctuels, conçus spécialement pour elle. “

De saison en saison, elle collectionne les plus belles créations d’Yves Saint-Laurent à Christian Lacroix, en passant par Thierry Mugler et Azzedine Alaïa. Des pièces mythiques des années 1970 à 2000, collectionnées avec le plus grand soin par souci du Beau, mais aussi pour le témoignage qu’elles portent en elles. Bien plus parlantes que le poids des mots, certaines attestent des bouleversements que connut la seconde moitié du XXème siècle. Coco Chanel disait qu’il n’y avait pas de mode si elle ne descendait pas dans la rue. Saint Laurent prouva c’est parfois la rue qui vient à la mode. En 1968 elle gronde, cette rue dont les jeunes arrachent les pavés pour tracer leur propre voie. Alors que le pantalon est encore considéré comme inconvenable pour les femmes, le créateur détourne le costume de chasse, viril, pour en faire un classique urbain du dress code féminin : la saharienne qu’il crée sur le dos de Danielle Luquet de Saint-Germain .

En automne prochain, près de 350 pièces seront présentées, d’abord lors d’une exposition publique du 2 au 5 octobre à l’Hôtel Drouot puis lors de la vente aux enchères le 14. Parmi elles, la célèbre robe « Picasso » en satin d’Yves Saint-Laurent, estimée entre 10 000 et 12 000€ ou encore cette audacieuse robe en voile de mousseline et plumes d’autruche dont la valeur serait autour de 13 000€. Cependant, bien mystérieuses restent les raisons pour lesquelles Danielle Luquet de Saint-Germain a décidé de se séparer de ce trésor, qu’elle gardait précieusement derrière les portes de son énorme dressing de 500m², mué au fil du temps en temple dédié à l’amour de la Mode.

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