Barrie et Goossens, deux des Métiers d’Art du groupe Chanel, s’associent pour la première fois pour créer une collection capsule unique. L’incarnation de l’expertise de deux maisons – les bijoux fou de Goossens et la maille exquise de Barrie – dans des pièces distillant l’acmé du luxe Français. Icon-Icon a pu faire la rencontre de Gwenaëlle Crehalet, directrice générale de Goossens Paris.

C’est, il me semble, la première fois que Barrie et Goossens s’associent autour d’une collection capsule. Comment a germé l’idée d’une telle collaboration?

Augustin Dol-Maillot a eu l’idée de réinterpréter les médailles astrologiques iconiques de Goossens en tricot. Nous avons beaucoup aimé cette idée et avons décidé de développer une capsule de médailles avec l’aspect artisanal de notre médaille astrologique et les symboles clés de Barrie : le lion, la rose, le chardon et le bandana.

Goossens produit des bijoux pour la maison Chanel du temps de Coco … Barrie produit aussi la maille pour la maison du temps de Coco Chanel…

Pouvez-vous nous raconter une anecdote sur les pièces iconiques produites par chacune de vos maisons pour la maison Chanel? Le cardigan bicolore Chanel pour Barrie, et les croix Byzantines de Chanel?

Robert Goossens a rencontré Gabrielle Chanel en 1953 et a commencé à collaborer étroitement avec elle pour développer ses premières lignes de bijoux de couture, en particulier les silhouettes suivantes : le long collier, les grandes manchettes, les boucles d’oreilles spectaculaires, les bandeaux.
Ensemble, ils inventent bijoux antiques ou byzantins, se plaisent à brouiller les pistes, à jouer avec lescodes du vrai et du faux : le travail du métal est proche des bijoux précieux, la pâte de verre et le cristal de roche imitent les pierres véritables. Avec celui qu’elle appelle son « byzantin barbare », elle décline ses symboles fétiches : croix, lion, soleil, étoile ou plume.

Pour cette collection capsule vous faites se rencontrer la maille et le bijoux. Quels ont été les défis techniques à relever pour créer des pièces aussi intéressantes que celles qui composent cette collection?

Les pièces Goossens utilisent les mêmes techniques que la haute joaillerie mais avec un mélange audacieux de matériaux et de finitions.

Tout commence par une idée, un concept, un dessin, transformé en une forme 3D par les modélistes qui sculptent le métal ou la cire pour donner naissance au premier prototype.

Vous placez cette collaboration sous l’idée d’un « échange de signatures » — comment sont justement nées ces signatures… la médaille Goossens et le point 3D?

On file dans les pièces de cette collection capsule les signes du zodiaque.

Comment l’astrologie et notamment les totems de celle-ci ont bercé cette collection?

La médaille représentant les signes astrologiques du zodiaque est probablement la collection la plus emblématique de la Maison Goossens.

Notre équipe de création a conçu les pièces pour Goossens. Nous avons regardé la collection Barrie, nous avons aimé les patchs et nous avons décidé de transformer certains d’entre eux en médailles. Nous avons ensuite travaillé en étroite collaboration avec Augustin pour nous assurer que la capsule reflétait l’esprit et l’ADN de Barrie, ainsi que le savoir-faire et l’artisanat de Goossens.

Comment voyez vous le luxe et l’artisanat dans les années à venir… On parle en effet beaucoup du digital, des Metaverses et du Web 3 dans l’avenir du luxe. Comment pensez-vous que les Métiers d’Art vont évoluer avec le temps?

Même si notre atelier évolue avec de nouvelles machines plus technologiques, la spécificité de Goossens est et restera la main de l’artisan qui donne vie à ces pièces singulières et uniques.

Propos recueillis par Sébastien Girard