L’artiste Fury est présentée par le critique d’art français et fondateur du Palais de Tokyo, Jérôme Sans, comme la Reine de l’Underground — un qualificatif qui lui vaut d’incarner l’esprit rebelle et avant-gardiste qui défie toute classification traditionnelle !
Fury Reine de l’Underground : Art Multiple
Fury est une artiste multidisciplinaire dont l’œuvre transcende les frontières entre la musique, les arts visuels, et le performance art. Son approche réside dans son rejet des formes d’art conventionnelles et sa quête incessante de moyens d’expression d’abord disruptifs. Pascale Le Thorel, directrice des éditions Beaux-Arts, la sélectionne parmi les 50 femmes artistes sélectionnées dans le livre L’Art Contemporain par les Femmes… C’est dire !
Sa signature esthétique est ainsi marquée par l’emploi audacieux de motifs, de couleurs vives, et d’une iconographie qui flirte souvent avec le provocateur !
Ses œuvres, elles, sont peuplées de figures féminines puissantes, de Madones modernes à l’amazone, traversant des paysages émotionnels et sociaux complexes, souvent teintés d’un regard critique sur les normes sociétales.
Parmi ses œuvres les plus marquantes, on retrouve ses tableaux audacieux comme « 50 nuances de rouges », inspirés par des événements tragiques comme le Bataclan, démontrant une capacité intuitive à capturer l’essence des drames contemporains avant qu’ils ne se déploient.
Ce remix de trois tableaux débute avec « Opéra numérique » en 2012, une œuvre marquée par l’enthousiasme des débuts du numérique.
Transformé en « Fin de partie » après les attentats du Bataclan en 2015, le tableau prend une tournure sombre, reflet d’une époque marquée par le chagrin et la perte.
En 2024, il évolue en « REMIX Sad Song 2012-2024: The War », intégrant des thèmes de conflit persistant et de résilience. Ce parcours artistique, exempt de préoccupations commerciales, capte l’actualité avec une intensité qui s’inscrit profondément, rappelant le tableau « 50 nuances de rouge », également influencé par des événements contemporains et reconnu par Fabrice Hergott pour le MAM.
Sa série « Electric Ladyland », comprenant des pièces érotiques telles ses pussies en fourrure signatures, challenge les représentations traditionnelles du féminin et du désir, en utilisant des matériaux et des couleurs qui évoquent une liberté et une vivacité inédites.
Elle manipule les médiums avec une dextérité qui va de la peinture sur toile à l’installation, créant des œuvres qui sont à la fois des objets d’art et des expériences immersives.
Fury s’exprime en effet à travers une palette de couleurs vives et des motifs qui rompent avec la monotonie, employant le rose fluo, le bleu électrique, et des textures qui invitent au toucher, à la réflexion.
Quid de l’Underground ? « C’est à la fois être connue et pas reconnue dans les institutions et dans les expositions internationales. Voilà, c’est ça, c’est d’être à la fois très connue et peu visible, » dit-elle au micro d’Icon-Icon, capturant l’essence de son statut dans le monde de l’art.
Parmi ses rencontres déterminantes, celle notamment avec Gilles Deleuze : « Gilles je l’ai rencontré, il a changé ma vie… J’inventais ma vie et je l’inventais Artiste, je ne pouvais pas faire autrement. »
Fury se situe ainsi délibérément à la périphérie de l’art institutionnel, embrassant pleinement l’étiquette de l’underground. « C’est très bien d’être mineur, d’avoir une langue mineure… C’est d’être en avance, c’est de durer c’est à dire de ne pas être complaisant et d’être, sans le faire exprès d’ailleurs, pas dans les courants, » explique-t-elle. Une position qui lui permet d’expérimenter librement, sans contraintes.
Fury est ainsi en mesure de collaborer avec différents artistes, à l’instar du graffeur Shuck One. En 2012, ils imaginaient à quatre mains des pièces mettent en œuvre des techniques variées telles que l’aérographie, l’acrylique et la sérigraphie sur toile. Une capacité à fusionner des styles différents pour produire des œuvres visuellement captivantes et innovantes, comme « Cities of the red night », « Entrailles », « Remixx the City », ou encore « The Day After »,
Dans cet underground, la relation de Fury avec Agnès b, une figure iconique du soutien aux artistes underground, est emblématique. Exposant dès ses débuts à la galerie d’Agnès b, Fury a pu peindre sur des vêtements, fusionnant mode et art dans une démarche avant-gardiste. Un partenariat qui illustre parfaitement la manière dont Fury navigue entre les mondes de l’art, de la mode, et de la musique, créant des ponts et des dialogues entre différentes sphères créatives.
Finalement, Fury incarne l’essence de l’artiste contemporain : fluide, inclassable, et profondément engagée. Sa contribution au monde de l’art dépasse le visuel pour toucher à l’intuitif, au politique, et à l’émotionnel, faisant d’elle une voix unique dans le panorama culturel contemporain. En défiant les normes et en embrassant l’underground, Fury ne se contente pas de créer de l’art ; elle forge un langage visuel qui invite à la réflexion, à la critique, et à l’émerveillement !