Le premier acteur à incarner James Bond au cinéma est aussi celui qui a posé le modèle de tous les gentlemen à personnifier l’agent 007 — Sean Connery est sans conteste le plus iconique d’entre tous.
Sean Connery, L’Acteur Qui Rendit James Bond Iconique
1962. La toute première adaptation du récit de Ian Fleming n’est pas une mince affaire. Le budget, confié au réalisateur Terence Young, l’oblige à recruter son acteur principal parmi des inconnus du grand public. Sur près de 600 acteurs ayant passés le casting, c’est un certain Sean Connery qui capte l’attention de Terence Young. Le réalisateur est persuadé d’avoir devant lui l’incarnation parfaite de 007.
Mais voilà, Ian Fleming est dubitatif: l’allure forte et sportive de Sean Connery ne semble pas convenir à son imaginaire. « Il ne ressemble pas à l’idée que je me faisais de James Bond. […] Je recherche le capitaine de frégate Bond, pas un cascadeur qui a trop grandi » lâchait-il ainsi.
Convaincu par son choix, Terence Young persiste et fait du visage et du charisme sensuel de Sean Connery la première incarnation cinématographique de James Bond. En 1962 donc, le film James Bond 007 contre Dr No introduit au monde entier l’image d’un homme élégant, taquin, sensuel et extrêmement charismatique. Magnétique même, Sean Connery l’était très certainement.
Et le succès éclair de ce premier épisode d’une saga qui à ce jour n’a connu aucune comparaison l’atteste: Sean Connery est incontestablement celui qui a posé les bases de ce qu’est, et ce que sera, le gentleman 007.
A cela, c’est l’élégance distanciée de sa réplique devenue immédiatement culte qui capture le mieux le style Sean Connery, façon 007. Des mots prononcés autour d’une table de casino, dès l’ouverture du premier James Bond contre Dr No.:
« J’admire votre courage, Mademoiselle, euh …?
— Trench, Sylvia Trench. J’admire votre chance, Monsieur… ?
— Bond, James Bond. »
Suave et sophistiqué, le James Bond comme incarné par Sean Connery va ainsi ériger nombre de ses habitudes et pièces signatures en épitomé du goût. 7 films avec Sean Connery ont ainsi suffit à imposer les icônes préférées de ce James Bond.
Des Montres, des Voitures, Une Allure: Les Icônes James Bond
C’est bien à partir du jeu et du rayonnement de Sean Connery que s’est exporté tout l’univers James Bond. Un univers riche en pièces puissantes appelées à devenir des icônes de leur genre respectif.
Et dès le premier épisode de la saga, le James Bond façon Sean Connery définie les goûts et le lifestyle de ce héros peu ordinaire.
Dans Dr No, en 1962 donc, on comprend en un instant que l’agent 007 aime les choses belles et puissantes. Des pièces qui, à l’instar de la première Rolex vue dans un James Bond, portent elles-mêmes un héritage bien défini. A son poignet donc, une Rolex Submariner Ref. 6538.
Mais cette Rolex n’a pas été prêtée ou choisie par l’équipe. La Rolex Submariner portée par Sean Connery dans le film inaugural de Bond venait tout droit de sa propre collection. Fixée à un bracelet en cuir, cette pièce a marqué les débuts élégants de ce qui allait devenir une relation clé entre la maison Rolex et la saga James Bond.
Connu pour son goût extrêmement raffiné, Sean Connery a aussi incarné le vestiaire James Bond — un vestiaire taillé sur-mesure par les tailleurs Anglais de Savile Row. En mémoire, ses vestes de dîner noir et ivoire. Une silhouette culte qui figure aujourd’hui encore celle du gentleman indéniablement British.
« Vodka Martini, Mélangée Au Shaker, Pas à la Cuillère »
Le James Bond par Sean Connery a ainsi introduit l’idée que l’agent 007 a le goût des belles choses. A cela, le champagne ne fait exception. Dom Pérignon fut ainsi le champagne des premiers James Bond.
Dans Dr No toujours, il déguste du Dom Pérignon 1955, tout en mentionnant le 1953 comme son préféré.
Dans Goldfinger, Bond et Jill Masterson trinquent avec une bouteille de Dom Pérignon ’53 tandis que Goldfinger perd une partie de gin. Au moment où Bond veut sortir une autre bouteille du réfrigérateur, il assène une de ses répliques devenues synonyme d’un quasi savoir vivre: « Ma chère petite, il y a des choses qui ne se font pas, telles que de boire du Dom Pérignon 55 à une température au-dessus de trois degrés. C’est aussi malsain que d’écouter les Beatles sans boules Quiès. »
La star de Bons Baisers de Russie de Guy Hamilton, en 1963? Le Champagne Taittinger, incontestablement.
Parce que James Bond aime varier les plaisirs au luxe quasi-métaphorique, il délaisse le champagne le temps d’un film — Les Diamants sont Eternels, en 1971. Là, on voit Sean Connery distiller à l’écran toute la sophistication de quelqu’un dégustant le mythique Mouton Rothschild, Premier Cru de Bordeaux. Déroulant, dans la dernière scène du film, ses talents d’amateur de grands vins !
Mais c’est bien le champagne Bollinger qui va ravir le palais de James Bond pour les années à venir…
Aston Martin, La Voiture Phare de James Bond
C’est dans le film Goldfinger que Sean Connery conduit la voiture phare de la saga. En 1964 donc, l’Aston Martin DB5 fait une entrée fracassante dans l’univers esthétique et de Bond — et quelle esthétique !
Dans son ouvrage, Ian Fleming parlait déjà d’une Aston Martin DB3 — mais lorsque les producteurs Albert Broccoli et Harry Saltzman sont sur le point de l’adapter au cinéma, ils désirent une version plus moderne, plus espiègle ! Après négociations, Aston Martin accepte de leur confier la toute première DB5 jamais produite.
D’abord teintée en rouge, c’est par la suite dans une version Silver Birch que Broccoli et Saltzman signent la voiture iconique de James Bond dans Goldfinger. Entre les mains du directeur artistique, Ken Adam, et du génie des effets spéciaux John Stear, l’Aston Martin devient la mythique James Bond DB5 — 13 gadgets et un siège éjectable… Aston Martin est aujourd’hui encore toujours derrière les voitures iconiques de James Bond. Dans Mourir Peut Attendre (2020), aussi !
Si Sean Connery a ainsi impulsé plus qu’un jeu d’acteur mais une véritable prestance doublée d’un charisme très magnétique au personnage de James Bond, il est aussi un acteur ayant su dépasser ce rôle de gentleman Anglais révéré au quatre coins du monde.
Disparu ce samedi 31 octobre 2020 à l’âge de 90 ans, il laisse derrière lui une filmographie diverse et surtout inspirée. Ayant tourné avec Alfred Hitchcock dans Pas de printemps pour Marnie (1964), il a su se réinventer dans des personnages plus distordus encore, comme dans le film The Offence (1972) de Sidney Lumet.
Dans L’Homme qui voulait être Roi en 1975, Sean Connery pave le jeu d’un personnage mystique qu’il incarnera dans Le Nom de la Rose, en 1986. Un film culte de Jean-Jacques Annaud.
Surprenant chaque fois un peu plus le public avec la versatilité de son jeu acteur — capable d’incarner un flic rodé au grand banditisme dans Les Incorruptibles de Brian de Palma ou le sex symbol d’une époque… Sean Connery demeurera dans la mémoire collective comme celui qui a posé les codes d’une virilité toute en élégance, et délicatesse. Pour cela, il est une icône à part entière.