Il est l’accessoire le plus glamour de l’histoire – le trench appartient au vestiaire des femmes comme à celui des hommes mais, c’est entre les mains de ces dames que la pièce gagne en panache, et ce depuis plus d’un siècle. Il suffit de le voir porté par Catherine Deneuve ou encore Brigitte Bardot pour se rendre compte de l’effet-trench. Justement, pour composer sa collection présentée lors de la Semaine de la Haute Couture à Paris, John Galliano prit pour point de départ des figures iconiques telles Elizabeth Taylor et Marilyn Monroe. Mais l’actuel directeur artistique de la maison Margiela est loin d’une mode passéiste – l’homme invente et cette saison il a été animé « par l’idée de proposer un nouveau glamour. Je ne dis pas que je l’ai trouvé, parce que c’est un processus de travail. »
Au cœur des ateliers de la maison, installés dans le XIe arrondissement de Paris par Martin Margiela lui-même, John Galliano a distillé une collection inspirée par un geste, la « vitesse du glamour » : « Elle met une lèvre rouge, elle prend un manteau et sort à la hâte. » Cette idée se retrouve dans ce trench démesurément plissé à l’aspect d’un œuvre d’art. La matière, le volume, la découpe – tout illustre ici l’ADN même de la maison Margiela. Fondement de la collection, pièce icône assurément, ce trench semble réévaluer l’aspect humble du dit-manteau pour l’élever au contact de la Haute Couture Margiela ! Brillamment, John Galliano parvient à déformer, tordre, couper une pièce couture dans une simulation de carton ondulé. Il s’agit pourtant d’organza et de crin travaillés dans un pli étroit ici associés à un trench en trompe-l’oeil – de l’art, tout simplement.
La réflexion sur le glamour, Galliano la porte encore un peu plus loin : « Le glamour ne peut pas exister sans audience » a-t-il déclaré. « Vous pouvez avoir un glamour intellectuel, vous pouvez avoir un sens de l’humour et être glamour, mais sans public, cette lumière – elle n’existe pas. » Ainsi, Galliano interroge l’essence même de la Haute Couture – réflexion qui semble courir auprès de nombreux autres couturiers cette saison. Et de façon à faire sortir la couture des musées, Galliano pense des pièces magistrales mais ô combien pragmatiques : si l’esthétique Galliano pour la Maison Margiela se précise un peu plus en couture, c’est bel et bien pour une version plus terre-à-terre que le couturier aime à raisonner. Une version prêt-à-porter sans doute plus à mène de descendre dans la rue !
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