Le bikini est apparu pour la première fois à l’époque romaine, il y a plus de 1500 ans. Institué en 1946 par Louis Réart, son parcours n’a été que tensions, amour et désamour. Le créateur de maillot de bain, Louis Réart donc, conçoit le bikini en finalisant le travail de Jacques Heim, l’inventeur du plus petit maillot de bain au monde : l’atome. La légende veut que l’idée lui soit parvenue en regardant les femmes retrousser leurs vêtements de plage dans le but d’obtenir un meilleur bronzage. Il en réduit alors un peu plus les dimensions et, conscient du caractère explosif de ce deux pièces, ne trouvant aucun mannequin prêt à le porter, engage la strip-teaseuse du Casino de Paris, Micheline Bernardini. Il baptise sa création bikini, du nom de l’atoll de Bikini près des îles Marshall.
Dès que le seuil du quotidien fut franchit par ce tissu découpé en quatre triangles reliés par des cordes, il s’attira les foudres de l’Eglise et des bien-pensants. En Espagne, en Belgique, en Italie, le bikini fut immédiatement interdit sur les plages ! Affolés par cet outil de perversion qui normalise le dévêtu, il a fallu au bikini le vecteur du septième art pour sortir de cette catégorisation. En 1956, Brigitte Bardot s’affiche en bikini vichy dans le film « Et Dieu créa la femme ». La course au bikini est lancée : Marilyn, Rita Hayworth, Jayne Mansfield, toutes l’arborent, toutes le rendent raisonnable autant que désirable.
Mais c’est sur les épaules des James Bond girls que le bikini endosse ses lettres de noblesse. En 1962, Ursula Andress, la première James Bond girl, dans 007 contre Dr. No, s’extirpe en fredonnant d’une eau onirique dans un bikini blanc, ceinturé. De la fameuse scène du bikini elle affirme aujourd’hui : « c’est ce bikini qui a fait de moi une star ». Si l’affirmation ne semble pas tenir compte du sex-appeal de Miss Andress, ce qui est certain c’est qu’elle a contribué à faire de lui, l’icône de la pop culture américaine. Dans ces années là, l’engouement populaire pour les surf movies parvient à contenter l’opinion quant au caractère sensuel et non sexuel du bikini. L’année 2002, c’est Halle Berry qui incarne l’idéal de la femme fatale et, comme Ursula quarante ans plus tôt, c’est dans un modèle quasi-similaire de bikini, teint cette fois en orange, qu’elle ancre définitivement le bikini au rang des indispensables. Finalement, plus que l’histoire d’un vêtement, c’est le récit du cheminement d’une morale que conte le bikini.
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