Avec Hubert de Givenchy, la mode élaborée, celle imaginée pour les réceptions et autres salons, descend désormais dans la rue. Il est en effet le premier à lancer une ligne de prêt-à-porter de luxe… Avec un temps d’avance sur son époque, Givenchy devance le désir des femmes. Lignes pures, hanches étroites, corps longiligne et cou de cygne, le voilà qui conçoit un nouveau canon féminin. Avec les années 2000 et l’arrivée de Ricardo Tisci à la tête de la maison s’installe un quatuor de couleurs sobres mais efficaces : le gris, le noir, le beige et le blanc. La maison Givenchy s’élève dans l’alliance de la tradition et de la modernité. Mais dès 2005, le directeur créatif insuffle un romantisme et une sensualité sombres aux codes du luxe de la maison… En 2008, Ricardo Tisci esquisse ainsi les lignes d’un soulier qui bientôt sera l’icône de la griffe. Peaufinée lors du Pre-Fall 2012, Ricardo Tisci créera finalement la botte-guêtre comme le point d’orgue de sa collection automne/ hiver 2012. Bottes trompe-l’œil pour cavalières urbaines, Tisci fait ici un clin d’œil équivoque au vestiaire masculin.
Cette synthèse d’éléments athlétiques et aristocratiques, c’est justement la définition même de l’esthétique « couture urbaine » avant-gardiste de Givenchy. En imitant l’allure d’un pantalon porté sur des talons, et, en choisissant de couper ses souliers dans le tweet, le croco ou le cuir, Ricardo Tisci met au monde une chaussure tout à la fois sophistiquée et étonnante. De par leur modernité, leurs coupes inventives et leur alliage de détails surprenants, les bottes-guêtres de Givenchy sont glamour en diable ! Talon compensé, fermoir aileron de requin et allure équestre, la ligne ne cesse de séduire… Une obsession couture trompe-l’œil dessinée pour une femme de caractère, gracieuse et libérée…
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