Les Costumes Smalto, Icône Absolue de L’Elégance Cinématographique

Les Costumes Smalto, Icône Absolue de L’Elégance Cinématographique

Charles Aznavour lui a dédié un couplet, dans ‘Je me voyais déjà’… Quelque chose comme: « J’étais certain de conquérir Paris/ Chez le tailleur le plus chic j’ai fait faire/Ce complet bleu qu’était du dernier cri. » Retour sur une icône du genre.

C’est une nouvelle fois la Calabre, en Italie, qui fut le berceau d’un couturier de talent. Si le style est moins chatoyant que Gianni Versace, c’est que Francesco Smalto s’est formé chez Harris, le tailleur du président Kennedy. Discrétion et luxe dans les détails étant de rigueur, Smalto a par la suite cherché à insuffler une haute dose de raffinement, mais comme ça, l’air de rien. « Mon but était d’être un couturier différent des autres, c’est-à-dire d’offrir ce qui ne se voyait pas ailleurs… »

Installée à Paris, rue de La Boétie, en 1962, la boutique de Francesco Smalto ne tarde à attirer l’oeil des artistes de l’époque. Claude François et Charles Aznavour sont parmi les premiers à lui confier la réalisation de leur costume — tout en douceur. Aznavour apprécie tellement la maîtrise du tailleur qu’il en fait la pièce indispensable au chic de l’ambitieux débarqué à Paris. Dans la chanson ‘Je me voyais déjà’, c’est bel et bien au costume Smalto qu’il fait référence !

Il faut dire que Francesco Smalto travaille l’art du tailleur comme nul autre. Inspiré par la tendance sportswear très en vogue dans les années 80, Smalto conçoit des costumes légers et souples. Taillés dans du jersey ou de la soie sauvage, ces costumes croisés ou droits à poches plaqués et rabats cousus deviennent l’apanage des hommes en vue. Dans la vraie vie, les hommes politiques ne jurent que par lui. Françoise Sagan, aussi: « C’est un de ces rares hommes à pouvoir mêler luxe et sobriété, quotidien et éclat. C’est un artiste et un seigneur. »

Au cinéma, les pièces follement élégantes aident aux personnages les plus emblématiques d’Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou Sean Connery. Dans le film ‘Le Dernier Empereur’ de Bernardo Bertolucci, les personnages portent des costumes Smalto — et le jeu sur l’éclat des matières ne fait qu’ajouter à la fascination !

Les signatures Smalto? Fleur à la boutonnière; l’épaule roulée et remontée; la boutonnière milanaise; les finitions simplifiées; l’entoilage allégé. Le smoking foulard en crêpe de Chine, réalisé à seulement 380 grammes, vaut à la maison un record du monde… En parlant de champion, Smalto est aujourd’hui l’habilleur officiel de l’équipe de foot de France. Hors terrain, évidemment. Chacun de leur costume suit l’exact même processus de confection inventé par Francesco Smalto… La maison détaille: « 70 heures de travail, 33 étapes, 20 artisans sont indispensables pour réaliser chaque costume à la main, selon la technique de montage traditionnelle. » Une magnificence qui a conduit Smalto a recevoir le titre de label « Entreprise du patrimoine » délivré par l’état français. Un prodige aussi discret qu’iconique !