Le Set de Plage Chanel

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Que les afficionados de la marque du monde entier se réjouissent en apprenant l’existence d’accessoires dédiés aux sports de plage. Chacune des deux raquettes de plage est réalisée en carbone. L’esthétique est racée. Le code couleur noir & blanc se distingue des coloris acidulés, exotiques associés aux bords de mer. Un opulent logo orne le tamis, ces raquettes se veulent immédiatement identifiables ! Elles n’ont toutefois rien de l’accessoire. Si les poignées sont laquées – en référence aux laques de Coromandel de la boutique rue Cambon ? – la tenue en main n’en est pas moins excellente. Loin d’être des objets de parade, ces raquettes peuvent s’enorgueillir de belles performances techniques : le revêtement rugueux des faces de chaque raquette assurant une excellente réponse lors des échanges. Assorti aux raquettes, une délicieuse balle, griffée, d’un blanc pur. Une housse matelassée noire écho au cuir de l’iconique 2.25 parachève la panoplie. Tous les codes Chanel sont réunis ! 

    Chanel + plage = Deauville, l’équation est complète. 100 ans plus tôt, en cet été 1913, Gabrielle Chanel accompagne son Boy à Deauville. On vient d’y inaugurer le casino et l’hôtel Normandy. Très mondaine, la station balnéaire est aussi un rendez-vous hippique de renommée internationale. Pour courtiser la clientèle huppée, Boy souffle l’idée à Coco, désormais connue, d’ouvrir boutique rue Gautaut-Biron. Adrienne, sa tante, et Antoinette, sa sœur, ne tardent pas à rejoindre Chanel pour donner un coup de main, confectionner et vendre les accessoires et chapeaux qui bientôt emplissent la boutique… Gabrielle ne s’arrête pas là et en profite pour proposer ce qu’elle porte elle-même depuis quelques années déjà : des vêtements pratiques, simples et légers qui lui permettent de bouger facilement. « 1914, c’était encore 1900, et 1900, c’était encore le Second Empire », se désolait Chanel avec raison. On se rendait à la plage comme à la ville, habillé de pied en cap. Cette mode de détente, de plein air, cette mode nouvelle, Chanel l’inventa ! En famille, elles jouent les mannequins et arpentent les plages de Deauville, changeant de tenue plusieurs fois par jour en tunique, chandail ou marinière. On se retourne sur leur passage. Les élégantes, entravées dans les robes colorées et orientalisantes de Poiret viennent rapidement voir de plus près l’auteure de cette nouvelle silhouette. Et le succès est vite au rendez-vous… L’expérience se renouvelle en 1914. Paul Poiret ironise, qualifiant les créations de Gabrielle de « pauvretés pour milliardaire ». En ce sens, l’épure du design du set de plage illustre parfaitement ce « style pauvre » caractéristique de Chanel. Le parti pris de la bichromie tout en contraste donne du caractère à la panoplie. Ces raquettes tiennent du tempérament énergique et explosif de la fondatrice de la Maison aux deux C entrelacés !

Quelques-uns qualifieront ce set de plage d’ostentatoire, lorsqu’il faudrait parler de caractère affirmé ; une marque de pareil renom n’ayant, après tout, pas à se cacher au soleil lorsque les corps se dénudent et s’exposent.

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