Exposition Yue Minjun à la Fondation Cartier

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Un rire cynique, inquiétant, presque cinglant, qui, dévoilant toutes les dents, semble se tordre d’une amertume qui ne saurait se voir. Ceci est le cri de l’artiste chinois Yue Minjun, actuellement exposé à la fondation Cartier. 

Un “sourire d’orange” denté, quasiment identique et présent sur toutes ses créations, Yue s’amuse de la nouvelle Chine, puissante et hypocrite, qui sort de sa solitude internationale à la fin des années 80. Un travail uniformisé, un peu comme ces mentalités communistes chinoises contre lesquelles seule sa peinture s’insurge. Un rire languissant, presque machiavélique : le rire comme une brève victoire ; rire pour se distancer d’une réalité.

Mais, Yue considère avant tout l’art pour lui même : des couleurs pop, éclatantes et sublimées par un jeu d’ombre et de lumière que relève sa parfaite maîtrise du pinceau ; une figure unique qui se multiplie à l’infini. Pour lui, son art ne peut se résumer à une simple critique sociale quand, en effet, c’est la transcendance même de ce malheur qu’il ridiculise, sans chercher à. Oui, cette idée est née alors qu’habillé seulement d’un slip, Yue joue avec l’objectif de son frère, rit, s’agite, grimace, tel un enfant devant l’opercule. D’ailleurs, ces peintures “de façon directe et simple” amusent.

Révélé au cercle artistique à la Biennale de Venise en 1999, puis au public après que sa toile Exécution fut, en 2007, vendue à 6 millions de dollars, voilà que le peintre aux couleurs pop voit son travail consacré par la fondation Cartier. Un rire dramatique, se déclinant en une cinquantaine de peintures et une centaine d’esquisses crayonnées, qui cessera de s’entendre en France le 17 Mars 2013.

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