Milan Fashion Week Automne/Hiver 2025. Si la tradition du luxe italien repose sur un patrimoine fort, chaque maison a choisi de réinterpréter ses icônes avec une acuité contemporaine, prouvant que l’histoire de la mode et du luxe ne se répète pas, elle se transforme.
Milan Fashion Week Automne/Hiver 2025 : Quand les maisons réécrivent leurs icônes
Dépouillée du maniérisme baroque de ses dernières années, la nouvelle proposition de Gucci revient à l’essence du vestiaire de la maison. À travers des volumes épurés et une palette neutre, les silhouettes revisitent les codes classiques : le tailoring anguleux, les sacs structurés et les imprimés discrets qui évoquent le légendaire motif GG sans jamais le clamer. L’iconique monogramme devient texture plutôt que signal, un rappel que l’élégance Gucci ne se mesure pas au logo !

Avec une vision toujours en équilibre entre radicalité et classicisme, Prada repense la féminité comme un langage structuré. Miuccia Prada et Raf Simons ont choisi de réinterpréter le vêtement du quotidien – jupe crayon, manteau en laine, chemisier strict – pour en extraire une sophistication essentielle. L’ADN de la maison se perçoit dans le jeu des superpositions, dans ces manteaux sculpturaux aux épaules arrondies, clin d’œil discret aux années 1990 où Prada redéfinissait déjà la silhouette.

Dans une saison qui célèbre un siècle d’histoire, Fendi déploie une grammaire textile ultra-sensorielle où la maison montre son savoir-faire dans l’art de réinventer la fourrure. Mais ici, l’innovation tient dans la transformation des matières : le shearling se fond en zibeline, la maille imite la peau lainée, et le cuir se travaille comme un tissu fluide. L’héritage de la maison s’exprime également dans la construction du vêtement, où le Tailleur Fendi, revisité dans une approche plus organique, évoque les archives des années Karl Lagerfeld tout en trouvant un ancrage résolument contemporain.

En revenant à l’une des signatures les plus marquantes de la maison, Diesel opère un retour aux années 90, avec une vision radicale du jean taille basse. La silhouette s’amplifie, dévoile la hanche et ose une hyper-sexualisation assumée, rappelant les premières campagnes publicitaires sulfureuses de la griffe. Plus qu’un simple gimmick nostalgique, Diesel réintroduit le jean comme un manifeste, affirmant que le vêtement peut encore être un geste de provocation, à l’heure où la mode tend à lisser ses messages.

Pour leur dernière collection à la tête de Jil Sander, Luke et Lucie Meier livrent une partition minimaliste aux résonances punk. La silhouette, toujours ancrée dans une rigueur architecturale, s’ouvre cette saison à des contrastes plus tranchés : volumes gonflés et structures affûtées, tissus mats contre effets vinyle. L’aura presque monastique de Jil Sander est préservée, mais le geste s’affirme avec une modernité incisive.
Milan, laboratoire du te

Dans ce jeu de réinterprétations de la mode, l’héritage devient un outil créatif, un terrain d’expérimentation où la mémoire du luxe se conjugue au futur de la mode !
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