Les Robes Alaïa Au Palais Galliera

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Mais revenons à Azzedine Alaïa ! Tel un sculpteur – il étudia la sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis -, il sait recomposer, en véritable plasticien, le corps d’une femme. En corriger les imperfections. En souligner les qualités et les réalités. En suggérer les aspects les plus désirables, la sensualité dans chaque courbe et contre-courbe. Avec ce mélange de violence, de pudeur, de flamme qui rythme la création orientale. Ce natif de Tunisie trouve des astuces de coupe, expérimente de nouvelles matières. 
C’est la protection de l’une de ses compatriotes, la très belle Simone Zehrfuss, l’épouse du grand architecte Bernard Zehrfuss, qui va l’initier aux us et coutumes de l’élégante  et exigeante société parisienne. Après deux saisons chez le couturier Guy Laroche, il s’installe provisoirement à demeure chez la comtesse de Blégiers.  Grâce à ces relations, petit à petit, il rencontre, admire, habille des femmes aussi exceptionnelles que Louise de Vilmorin, Greta Garbo, Cécile de Rothschild ou Arletty. Encouragé par son ami Thierry Mugler, il présente en 1979 sa première collection griffée. Son travail se caractérise par un délicat et sensuel travail du cuir et jersey be-stretch qu’il fait spécialement fabriquer pour ses collections dont il drape les corps. « Quand je travaille le vêtement, il faut que ça tourne autour du corps, de profil et de dos ». Les zips serpent autour des robes dévoilant subtilement le corps aux regards indiscrets, les piqûres soulignent le galbe féminin… Alaïa met en valeur les formes des femmes. Notamment la chute des reins et les fesses. Ce postérieur rieur qu’Alaïa considère comme la partie la plus importante du corps des femmes. Celle, en tout cas, qui sait inspirer le plus de désir aux hommes qui les suivent. En inventant de nouvelles morphologies par le simple jeu de coutures complexes, Alaïa est devenu le couturier d’une œuvre qui traverse le temps. L’homme à la veste chinoise – en satinette ou en soie – noire, et au pantalon sombre travaille tel un artisan, il est l’un des rares à maîtriser toutes les étapes de la réalisation d’un vêtement : du patron à la coupe.
Collectionneur de costumes anciens, de robes de quelques grands couturiers qu’il vénère, Madeleine Vionnet, Balenciaga… Alaïa a su en percer les secrets. Il les étudie comme on va à l’école. De l’architecture du vêtement à travers les siècles, Alaïa sait à peu près tout. Cette connaissance liée à un esprit neuf et inventif sont à l’origine d’un savoir-faire unique qui, adapté aux exigences de nos contemporains, à de nouvelles techniques de fabrication et à de nouveaux matériaux, donne l’incontournable style Azzedine Alaïa.

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