Le Bleu Klein

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La genèse du bleu Klein s’inscrit dans le souvenir d’une douce rêverie : « en 1946, j’avais 18 ans. Ce jour-là, alors que j’étais allongé sur la place de Nice, je me mis à éprouver de la haine pour les oiseaux qui volaient de-ci-de-là dans mon beau ciel bleu sans nuage, parce qu’ils essayaient de faire des traces dans la plus belle et la plus grande de mes œuvres. » La perfection, l’infinie, la symétrie du ciel laisse en Yves Klein l’impression tant désirée du repos absolu. Là, face à l’immensité non-éraillée, Yves Klein s’éprend du monochrome – l’exercice devient pour lui un objet de culte.

Il va chercher, essayer, tâtonner son pinceau contre la toile, tenter de faire oublier le geste qui conduit à la création ! Dans un souci d’égaler l’impalpable force de la nature, Yves Klein cherche la couleur pure. L’artiste, Klein ne le voit pas producteur – l’artiste n’est pas l’auteur d’une œuvre puisque la beauté existe déjà, à l’état invisible. Sa quête consiste à saisir, plutôt qu’à créer – saisir dans l’air, dans la matière, à la surface d’un corps l’extase de la contemplation. 

Le Bleu Klein, c’est cette capture, cette réification d’un infini paisible et à jamais inaccessible : il veut signer son nom au bas de la toile du ciel. Après multiple expérimentations, et notamment l’exposition autour du bleu chez Iris Clert, un soir de 1958, Yves Klein révolutionne l’art. Un jour de mai 1960, il enregistre auprès de l’Institut National de la Propriété Intellectuelle la formule de son invention :  sous le numéro 63471, se cache ce que l’on nomme familièrement le Bleu Klein. 

Quelques années plus tard, le bleu s’imprègne sur les créations des maisons de mode , pour son défilé Printemps/Eté 2017 Céline rend un grand hommage à Yves Klein. Pierre angulaire d’une nouvelle élégance, chic et style arty s’entremêlent. Lors du  défilé Fendi Haute Couture 2017-2018, des fleurs d’un bleu vif ont envahi le podium avec des pièces Fendi mélange Art et impressionnisme.

Sa passion pour le bleu, Yves Klein l’a expliquée : “Le bleu n’a pas de dimensions. Il est hors de dimensions, tandis que les autres couleurs elles, en ont.”

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