Louis Vuitton c’est un logo iconique, un Monogram inspiré et inspirant, un cuir épi, un malletage sans équivalent, mais c’est aussi et surtout une serrure incrochetable. Le destin du malletier le plus emblématique de l’histoire est si intrinsèquement lié à l’expansion des voyages qu’il est bien évidemment question de praticité, de sécurité, et d’élégance. 1854, Louis Vuitton fonde sa maison éponyme comme malletier à Paris – très vite, l’homme révolutionne l’art du voyage. Il faut dire que le fondateur s’attache à changer chacun des aspects peu pratique des bagages de l’époque. Il y a d’abord la forme des malles, puis vint la question de la sécurité. Louis se concentre alors sur un projet : faire évoluer le système de fermeture de ses malles pour le rendre inviolable et inimitable.
Il travaille différent types de serrure, allant d’un fournisseur à l’autre, toujours à la recherche du système le plus ingénieux, du moyen le plus unique de contrer les nouveaux problèmes de l’époque. En 1896, après des années de recherche, voilà qu’enfin il parvient à quelque chose… Louis Vuitton apporte ainsi nombres de modifications à la fermeture de tous les types de bagages sortant de la maison. Bientôt, la fabrication des malles s’en trouve à son tour modifiée quand les deux serrures sont remplacées par une seule serrure à deux boucles et à ressort… Le pari est fou – à une époque où les voyageurs transportent l’ensemble de leurs effets personnels dans des garde-robes et des malles qui attisent convoitises et, malheureusement, n’échappent pas aux voleurs, le malletier ose l’unique serrure supposée incrochetable…
Une telle supposition n’était évidemment pas le fruit du hasard. L’élaboration de la serrure incrochetable réside dans un subtil équilibre, fait de tradition et d’innovation, de rêve éclairé et de pragmatisme enraciné… Une seule clé pour un seul bagage – il fallait marquer l’esprit du public et prouver la véracité des dires de Louis Vuitton. Georges, son fils, défie alors le prestidigitateur Harry Houdini ; le défi : s’extraire d’une boîte fermée par une serrure Louis Vuitton. Devant un par-terre de yeux témoins, Houdini ne parvient à en sortir et l’efficacité de la serrure n’est plus à prouver ! Le malletier signe donc avec éclat la réponse aux nouveaux usages de l’époque… La fermeture du couvercle est dès lors assurée par un système en trois points sécurisant la malle. Numérotée et répertoriée, les clés sont liées au client qui dispose d’un numéro de serrure unique. Aujourd’hui, Louis Vuitton produit certes bien plus de sacs que de malles, mais la serrure, elle, est depuis devenue la griffe de la maison. Et depuis 1901, elle en ornent tous les sacs.
Le Keepall, par exemple, le sac des voyageurs émérites. Objet fétiche de la maison, le Keepall demeure ce sac de voyage souple, favoris es voyageurs au long cours. Et là, c’est un cadenas qui scelle l’authenticité et la qualité Vuitton. Sans cesse réinventée, sans cesse interprétée par nombres d’artistes contemporains, comme le Japonais Takashi Murakami, la pièce ne perd rien de sa pertinence. Mais c’est une autre pièce qui met la serrure incrochetable entre (presque) toutes les mains – un sac à main de voyage à taille réduite, idéal pour les déplacements du quotidien. Dans les années 1960, une certaine Audrey Hepburn craque ainsi pour le Speedy et contribue à le rendre populaire. Pourtant, l’actrice demande à la maison de réfléchir à une taille encore plus petite. Le Speedy 25 est né, et le cadenas est de tous les modèles, même masculins comme pour le Printemps/Eté 2018. En 2013 d’ailleurs, la maison Française détourne sa griffe pour en faire le signe d’un amour – le cadenas iconique de Louis Vuitton est ainsi devenu le talisman d’une collection de bagues, de bracelets et de pendentifs aux lignes d’or jaune, rose ou gris, sombrement baptisée Lock-It.
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