Fondée en 2005 par Valérie Messika, la maison française éponyme initie un langage original pour les bijoux en diamants. Cette nouvelle écriture joaillière porte en elle la personnalité de sa créatrice, réinventant les codes de la joaillerie française.
Les créations sont empreintes d’un minimalisme absolu. Conçu de manière effilées, délicates, et ergonomiques, elles mettent en valeur le corps des femmes.
Au fil des années Messika a su s’imposer comme une référence. En effet, la marque est portée par de nombreuses célébrités à l’échelle mondiale. Parmi elles, nous comptons Beyoncé, Céline Dion ou encore Julia Roberts.
Icon-Icon a pu rencontrer Valérie Messika – Fille de diamantaire et créatrice de la marque, qui a su insuffler au sein de ses collections sa philosophie : imaginer, rêver et créer.
Rencontre avec Valérie Messika
Commençons par une recontextualisation pour nos lecteurs. Pourriez-vous revenir sur votre parcours et votre rôle au sein de la Maison Messika ?
J’ai grandi dans le monde magique du diamant qui a tracé mon futur. Après mes études en communication, j’ai commencé à travailler avec mon père André Messika, diamantaire depuis 1972.
Pour être honnête, je n’aimais pas tellement ça au départ. Je sentais que le diamant était une industrie assez ancienne, certains pensaient que les diamants étaient quelque chose de très sacralisé et pour moi c’était le contraire : les diamants peuvent être cool, ils peuvent être portables pour tous les jours, ils peuvent être jeunes.
Puis, j’ai commencé à créer des pièces pour moi, mes amis ainsi que pour ma mère. C’était principalement des bijoux très décontractés à porter tous les jours. C’était vraiment spontané, je voulais rendre hommage au diamant. Assurément, j’adore leurs reflets. Les diamants sont très centraux, très féminins ainsi j’ai voulu apporter une touche de lumière à la tenue de la femme. C’est donc de cette manière que tout a commencé.
J’ai fondé la Maison Messika en 2005, avec le soutien de mon père avec qui je travaille quotidiennement.
Fille du célèbre diamantaire André Messika la joaillerie et le diamant ont donc toujours fait partie de votre vie. Était-ce une évidence pour vous de reprendre l’histoire familiale en fondant en 2005 votre Maison éponyme ?
Suite à mes études dans la communication, je voulais travailler dans ce domaine ou le design d’intérieur. Juste après avoir obtenu mon diplôme, mon premier emploi a été dans le département marketing et communication de joaillerie chez Chanel. Puis, j’ai changé d’avis concernant cette carrière après que mon père m’ait demandé de passer un an avec lui pour m’enseigner le commerce du diamant. J’ai travaillé à ses côtés pendant 5 ans, apprenant tous les secrets de l’industrie. Bien que son désir était que je prenne un jour la tête de son entreprise, j’avais le sentiment qu’il manquait quelque chose d’essentiel. Cette chose, était à mon sens la créativité. De ce fait, j’ai décidé de lancer la marque, depuis lors, je peux dire que c’est une évidence.
Que représente pour vous le bijou ? Est-ce un indispensable de vos silhouettes ?
Pour ma part, le bijou est indispensable dans une silhouette. Il peut adoucir ou casser le ton d’une tenue. C’est le détail en plus, mais qui peut faire toute la différence. C’est la cerise sur le gâteau.
Je pense que la mode et la joaillerie sont indissociables. C’est dans l’ADN de la Maison.
C’est dans ce sens-là que j’ai organisé mon premier défilé de Haute Joaillerie. Les clientes se projettent mieux en voyant les pièces portées, bouger…

MESSIKA PARIS – Summer 2022
En quelques mots, s’il fallait la définir, quelle serait la philosophie de la Maison Messika ?
La philosophie de Messika est de rendre hommage à la beauté des femmes grâce au diamant et à son scintillement. Mon objectif est de créer une nouvelle façon de porter des bijoux. Je veux que mes créations soient portées tous les jours et pas seulement à certaines occasions. Je souhaite que les femmes achètent des bijoux pour elles-mêmes sans attendre que leur mari, leur petit ami ou leur famille le fasse. C’est l’esprit que j’ai voulu injecter dans mes collections. Une manière de démocratiser le diamant, le rendre plus rock, facile à porter, moderne et cool et accompagner les femmes à tous les moments de leur vie.
Le savoir-faire et la technique irréprochable participent de la renommée de Messika. Pourriez-vous nous parler du travail exceptionnel de la Maison – de la sélection des pierres au travail minutieux de votre atelier parisien ?
Je place ma passion au centre de toutes mes créations. Instinctivement, chaque diamant m’inspire un porté ou un dessin, l’émotion tient à la monture que j’imagine en voyant la pierre. Les formes, les motifs et les techniques prévalent. Ils ne sont choisis que pour mettre en valeur le caractère unique du diamant, sa qualité, sa taille, sa pureté et ses nuances.
Mon père est mon fournisseur de diamants et un guide précieux dans mes choix.
Dans mon atelier parisien, je coordonne polisseurs, orfèvres, graveurs ou sertisseurs, œuvrant pour donner vie aux pièces innovantes, en repoussant les limites du porté, forgeant l’or et sertissant avec maîtrise les diamants pour en révéler tout leur éclat. Cet atelier est pour moi une bulle créative où les idées prennent forme, un espace à part où l’inspiration se fait matière.

MESSIKA
Si vous deviez la définir, qui serait la femme Messika ?
Je crée toujours pour les femmes indépendantes. Celles aiment s’exprimer, qui sont confiantes dans leurs choix et qui veulent porter des designs contemporains. La femme Messika est la femme d’aujourd’hui, parfois mystérieuse, audacieuse et courageuse. Les femmes m’inspirent par leur singularité et leur confiance en elles.
Vous avez récemment présenté votre collection de Haute Joaillerie baptisée « Beyond the light ». Inspirée de l’Égypte Antique, pourriez-vous nous dire quelques mots de cette collection et de ses inspirations ?
J’ai toujours été inspirée par la civilisation de l’Egypte antique et c’était pour moi un bon point de départ pour rendre hommage à cette période si forte. Les hommes et les femmes étaient presque égaux, Cléopâtre était une femme légendaire et son souvenir traverse les temps suscitant toujours autant de fascination. En termes de création de joaillerie, les égyptiens avaient pour habitude de porter beaucoup de bijoux mixtes qui pour eux étaient forts de symbolique.
Ce qui est incroyable avec le diamant de 33 carats, c’est qu’il possède une taille coussin. En effet, il correspond exactement aux tailles de pierre de l’Egypte antique.

BEYOND THE LIGHT
La pièce maitresse de cette collection – Akh-Ba-Ka – une sublime parure représentant 71,49 carats à elle seule représente un travail et un savoir-faire exceptionnels, pourriez-vous revenir sur l’histoire de sa conception ?
Mon petit frère Ilan a décidé de se lancer dans une aventure audacieuse juste avant le confinement de 2020, qui l’a conduit à la mine Lucara au Botswana, où il a posé les yeux pour la première fois sur le diamant de 110 carats. Ce fut un voyage très important pour lui, puisque les diamantaires ayant accès à ce type de pierre sont rares. Effectivement, les diamants de ce calibre proviennent de deux mines dans le monde, au Lesotho et au Botswana.
C’était la première fois qu’il remportait un diamant brut d’une telle taille et d’une telle qualité.
Il a créé un scan général à l’aide d’une machine hautement sophistiquée qui lui a permis de cartographier méticuleusement la gemme dans son intégralité et de dessiner presque son « ADN ». Ce qui l’a finalement conduit à tailler la pierre brute en une famille de 15 diamants. Certains conçus dans des coupes plus classiques, comme le diamant taille coussin de 33 carats, et d’autres dans des formes moins conventionnelles.
Je voulais franchir une nouvelle étape dans la Haute Joaillerie en 2022, et créer une collection mettant en valeur des pierres exceptionnelles. J’ai eu immédiatement un coup de cœur pour l’histoire et la beauté de la famille de 15 diamants. Bien qu’il soit rare que les Maisons de joaillerie achètent une famille entière de pierres, j’ai voulu me lancer un défi et les utiliser toutes dans la même parure.
C’était donc un véritable défi créatif en matière de bijoux. Toutes les pierres n’avaient pas la même taille, certaines étaient très originales avec des formes complexes surprenantes. Parfois, les plus belles créations naissent de l’inattendu…

BEYOND THE LIGHT
Vous parvenez perpétuellement à mêler vos pièces iconiques aux nouveautés de la maison – je pense notamment à la parure Move Iconica – comment réussissez-vous à vous réinventer et à toujours moderniser la joaillerie ?
Lorsque j’ai créé Messika, j’ai voulu désacraliser l’idée que les diamants étaient intouchables pour les rendre plus contemporains, leur donner un aspect plus jeune et plus cool.
Mon objectif était et est de créer une nouvelle façon de porter des bijoux. Je crée des pièces élégantes en diamants à porter au quotidien. Les bijoux Messika plaisent car ils ont un côté Joaillerie fine, haut de gamme, précieux et délicat, associé à cet aspect cool qui désacralise le diamant. Il y a un vrai contraste. C’est ce qui fait la différence chez Messika : avoir apporté modernité et casser les codes dans un métier traditionnel et ancestral. Et cela explique la singularité de Messika.

BEYOND THE LIGHT
A ce propos, pourriez-vous nous dire quelques mots de votre iconique – Move ?
Move est la collection iconique de Messika. C’est la création qui a donné à Messika sa signature et son succès. Son design a été inspiré d’un souvenir de mon enfance. En effet, quand j’étais petite, mon père faisait glisser les diamants entre ses doigts. Les trois diamants mobiles de ma collection Move sont inspirés de ce souvenir de diamants qui « glissent ».
Move est populaire pour son design et pour son symbole d’amour avec ses trois diamants en mouvement, représentant l’amour d’hier, d’aujourd’hui et de demain…
Pour revenir sur l’actualité, la tendance de l’été 2022 est au fluo et aux couleurs flashy, pourriez-vous nous présenter votre collection et ses inspirations colorées ?
Cette année, j’ai voulu ajouter trois nouvelles tonalités de cuir aux bracelets My Move : un jaune hypnotique, un rose électrique et un orange incandescent.
Je trouve les couleurs fluos fascinantes. Elles ont cette particularité troublante d’attirer le regard. Ce sont des couleurs qui font jaillir la lumière, car elles absorbent les rayons et les renvoient naturellement. Cela leur donne une aura très forte et c’est ce que je souhaitais impulser avec ces nouvelles pièces.
Depuis le 12 mai dernier, vous réalisez une série d’entretiens baptisée « À l’instinct », autour de personnalités qui vous sont proches. Quelle est l’idée derrière ce podcast ?
C’est une série d’interviews qui revient sur les rencontres inspirantes et inspirées de la Maison Messika et révèle les liens qui les unissent.
À l’image d’un diamant, À l’Instinct est un podcast aux multiples facettes qui dévoile les êtres et révèle leur authenticité.

PODCAST
Avez-vous des projets futurs, collaborations ou encore futures collections dont vous souhaiteriez nous faire part ?
Fin septembre se tiendra le deuxième Fashion Show Messika. C’est un moment très important pour moi car nous présenterons l’entièreté de ma dernière collection de Haute joaillerie « Beyond the light » qui est un véritable tournant pour l’histoire de Messika.
Le défilé de l’année dernière, fut un énorme succès, nous sommes donc impatients de dévoiler ce nouveau défilé…
Pour finir, si vous ne deviez en garder qu’un, quel serait le bijou dont vous ne vous sépareriez pas ?
Mes bijoux indispensables sont mes bracelets Move. J’adore porter Move Romane et Move Noa dans différentes gammes de couleurs. J’adore les accumuler et les mélanger avec mes autres collections. J’ai décidé de célébrer mon amour en nommant ces deux collections d’après mes filles, Noa et Romane.
Propos recueillis par Sébastien Girard, Président d’Icon-Icon
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