Bugatti Atlantic : l’Icône des années 1930

Bugatti Atlantic : l’Icône des années 1930

La Bugatti Type 57 est l’un des modèles les plus emblématiques et mythiques de Bugatti, et de l’automobile haut de gamme des années 1930. Ce modèle fut présenté au Salon de Paris 1933. Conçue par Jean Bugatti, le fils d’Ettore Bugatti qui a hérité de la direction de Bugatti, La Bugatti Type 57 remplace la Bugatti Type 49 dont elle reprend la motorisation et le châssis. Elle fut motorisée par un 8 cylindres en ligne Bugatti à double arbre à cames en tête de 140 chevaux environ. Le carter moteur, avec l’embrayage et le carter de la boîte participent à la rigidité du châssis comme pour toute voiture de cette époque.

Plusieurs variantes de motorisation et de carrosserie verront le jour, telles que la Galibier (berline à quatre portes), la Stelvio (cabriolet), la Ventoux (deux-portes) et l’Atalante (coupé). Entre 1934 et 1940, année de fin de la production du modèle, quelque 800 exemplaires des différentes versions de la Type 57 quittent les ateliers de la marque.

La variante Atlantic connut toutefois un tout autre destin. Sa carrosserie, élégante et exotique, fait déjà sensation à l’époque. Les passages de roue offrent un contraste visuel avec les lignes de la carrosserie tandis que son capot-moteur allonge visuellement la proue, bien que la voiture ne mesure que 3,7 mètres de long. Les lignes de l’arrière semblent s’écouler dans un ovale plongeant qui s’arrête au ras de la chaussée. La poupe est parachevée par six sorties d’échappement particulièrement fines.

Bugatti Type 57 Atlantic

Les modèles Atlantic sont développés à partir du concept Aérolithe, également appelé Coupé Special ou Coupé Aéro. Pour concevoir la carrosserie de ce modèle unique (numéro de châssis 57 104), Jean Bugatti a recours à l’elektron, un alliage de magnésium et d’aluminium issu de l’industrie aéronautique. L’elektron se compose à 90% de magnésium et à 10% d’aluminium. Léger et résistant, il est néanmoins difficile à utiliser, car il ne peut être soudé.

C’est la raison pour laquelle Jean Bugatti a riveté les panneaux de carrosserie au moyen de la fameuse crête. La Bugatti Type 57 SC Atlantic est nommée ainsi en l’honneur d’un ami de Jean Bugatti, Jean Mermoz. Pilote légendaire de l’Aéropostale, il fut le premier à traverser l’Atlantique- Sud en avion avant de disparaître lors d’une ultime traversée en 1936.

Bugatti Atlantic type 57 SC

Seuls trois exemplaires du modèle Atlantic, qui était confectionné à la main, furent vendus à des clients. En 1936, Bugatti construisit la première Bugatti Type 57 SC Atlantic pour le banquier britannique Victor Rothschild. Ce modèle était alors dépourvu de compresseur et arborait une livrée bleu gris. L’Atlantic de Victor Rothschild est aujourd’hui connue sous son numéro de châssis : 57 374. Le troisième exemplaire fabriqué par Bugatti, frappé du numéro 57 473, fut livré au Français Jacques Holzschuh en octobre de la même année.

Bugatti Atlantic type 57 SC 57 374

Le deuxième propriétaire du coupé, un collectionneur, se retrouva piégé sur un passage à niveau avec son Atlantic : il périt dans l’accident et la voiture fut complètement détruite. Plusieurs dizaines d’années plus tard, elle fut entièrement restaurée, bien que le moteur fût perdu dans l’accident.

Le dernier modèle Atlantic construit est actuellement la propriété du créateur de mode Ralph Lauren. Doté du numéro de châssis 57 591, cet exemplaire construit en mai 1938 fut initialement livré au Britannique R.B. Pope.

En 2010, la première des trois Bugatti Type 57SC Atlantic 1936 (déclinée du concept-car Bugatti Aérolithe de 1935) est vendue aux enchères à la Collection Peter Mullin, pour une somme entre 30 et 40 millions de dollars (entre 23 et 31 millions d’euros), voiture la plus chère à ce moment, record battu depuis par une Ferrari 250 GTO.

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