Ben, nom d’artiste de Ben Vautier, est incontestablement un artiste iconique de la scène contemporaine. Né en 1935 à Naples, il est une figure pivot de l’avant-garde post-moderne ! Focus sur le parcours de cette figure proche du lettrisme et du mouvement FLUXUS.
Ben : Des Mots Qui Forment l’Art
Si le nom de Ben sonne très familier, c’est que son art tout en lettres et en phrases poétiques s’est imposé depuis longtemps dans le paysage français.
L’artiste Ben a traversé les époques à la tête de différents mouvements artistiques. L’un des artistes fondateurs de l’École de Nice, étroitement lié à des noms comme Arman, Yves Klein et Martial Raysse, est aussi membre du collection FLUXUS.
L’idée ? Un collectif international qui a, dans les années 60, remis en question les conventions de l’art traditionnel à travers des performances, des happenings, et des œuvres conceptuelles… Animé par une philosophie de la spontanéité, de l’anti-commercialisme, et de l’anti-art, Ben, avec son approche iconoclaste et son esprit subversif, a fait des lettres sont médiums de bataille.
Né en 1935 à Naples, il est une figure pivot de l’avant-garde post-moderne. Et son esthétique est immédiatement reconnaissable : des textes manuscrits, souvent noirs sur fond blanc, porteurs de messages directs, ironiques, voire philosophiques.
Ces « écritures » sont une forme de communication brute et directe — mélange d’humour qui porte à une profonde réflexion.
Parmi ses œuvres les plus iconiques, on pense aux tableaux « Il faut manger. Il faut dormir » (1953), qui marque le début de ses expérimentations avec les « écritures ».
Mais l’artiste Ben a aussi cherché à explorer le concept d’appropriation en art… Signant des objets, des personnes, des animaux – il tient à l’idée que : « tout est art. »
« Je signe tout ce qui m’entoure. Les objets, les filles, n’importe quel caillou sur la plage » explique-t-il.
Ses « sculptures vivantes » des années 1959, où il a littéralement signé des personnes dans la rue, ont été des performances audacieuses qui ont remis en question la nature même de l’œuvre d’art… « L’art existe à la minute où l’artiste s’écarte de la nature. Ce par quoi il s’en écarte lui donne le droit de vivre » déclare-t-il.
Une approche comprise comme une critique acerbe de la sacralisation de l’art et de la signature de l’artiste, qui lui vaut la reconnaissance !
En 1958, Ben inaugure à Nice sa boutique de disques d’occasion, nommée Laboratoire 32, plus communément appelée « Le Magasin ». Il orne la façade de ce lieu d’une collection éclectique d’objets, créant ainsi un espace unique et captivant. En 1965, il transforme la mezzanine du magasin en galerie d’art, baptisée « Ben doute de tout », devenant ainsi un carrefour créatif pour la jeune génération d’artistes engagés dans l’innovation. Jusqu’en 1973, cette boutique est devenue un lieu incontournable pour les artistes avant-gardistes. En 1974, le futur Musée national d’art moderne Centre Pompidou acquiert le magasin, ainsi qu’une sélection de ses œuvres, pour les préserver dans leur état originel.
Ben a été exposé dans le monde entier… Sa présence à la Documenta V en 1972, une des plus importantes expositions d’art contemporain au monde, a été un jalon important dans sa carrière. Sa galerie « Ben doute de tout » dans son magasin à Nice était un autre point de repère, un lieu où se mélangeaient art et vie, et où de jeunes artistes tels que Martial Raysse et Arman ont exposé leurs œuvres.
Proche des artistes majeurs de la Figuration Libre, c’est d’ailleurs à Ben Vautier que l’on doit l’expression même de “Figuration Libre“, imaginée au cours de l’été 1981 — proche de Robert Combas et Hervé Di Rosa dont il définit le travail comme une fusion audacieuse de « 30% de provocation anti-culture, 30% de Figuration Libre, 30% d’art brut et 10% de folie. » Car contrairement aux mouvements tels que l’Art minimal, l’Art conceptuel, l’Arte Povera et Supports Surfaces, la Figuration Libre s’inspire de la vie quotidienne, brouillant les frontières entre art, mode et rock’n roll.
En 2016, le Musée Maillol de Paris mettait ainsi en lumière l’œuvre révolutionnaire de Ben à travers une exposition majeure, une première dans la capitale française pour l’artiste. Cette rétrospective a marqué un tournant significatif dans l’appréciation et la compréhension de son travail artistique… Avec plus de 200 pièces, principalement tirées de sa propre collection et de collections privées, l’exposition proposait une exploration détaillée des divers aspects de cet artiste audacieux, connu pour avoir perpétuellement remis en question les normes établies de l’art…
Il faut dire que les créations de Ben figurent dans les collections de certains des musées et institutions privées les plus renommés au monde… Le Museum of Modern Art (MoMA) de New York, le Walker Art Center de Minneapolis, le Centre Pompidou, la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Stedelijk d’Amsterdam, le musée Magritte ou encore le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris sont quelques-uns des lieux prestigieux où ses œuvres sont exposées.
La présence de ses travaux dans ces institutions témoigne de l’influence considérable de Ben sur le paysage de l’art contemporain — et notamment sur cette capacité contemporaine à remettre en question les perspectives traditionnelles sur l’art et la société.
Ben a finalement joué un rôle crucial dans la démocratisation de l’art. Il a prouvé que l’art pouvait être à la fois intellectuellement stimulant et émotionnellement accessible, un équilibre délicat qui continue d’inspirer et d’influencer les artistes d’aujourd’hui.