Le Mocassin 180, l’Essence Culturelle J.M. Weston

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Le mocassin « 180 » à la forme inchangée depuis sa création en 1946, toujours produit selon des processus de fabrication datant de 1946 dans les ateliers originels de Limoges, reste et demeurera probablement encore longtemps le modèle emblématique de la maison Weston. Avec sa forme caractéristique, son style très parisien et son histoire aux multiples facettes, le mocassin emblématique qui représente à lui seul 18% de la production totale du luxueux facteur de chaussures français, traverse les années, intemporel, sans une trace dans le cuir de sa semelle. Aujourd’hui, pour l’ouverture d’une nouvelle boutique rue Saint-Honoré, le « 180 » garde sa forme originelle mais se pare de nouveaux coloris, du noir secondé par un bleu océan, de quoi s’offrir une petite cure de jouvence.

Le « 180 », c’est avant tout l’histoire d’un savoir-faire. Pour voir naître un seul modèle, ce sont près de 150 opérations de prises en main qui sont nécessaires pour près de 2 mois de façonnage, de la découpe de peau jusqu’au montage, en passant par la piqûre de la tige, et la découpe de la semelle. Ce mocassin culte à la prestance affirmée conjugue avec brio la décontraction et le sérieux. Pour cela, quelque deux cents formes ont été usitées pour sa mise au point, le tout dans la plus grande attention de la tradition bottière. A Limoges, comme l’écrit l’écrivain Didier van Cauwelaert dans un livre dédié à Weston « La tradition demeure », du cambrage aux coutures, du ponçage à la peinture, tout est fait de manière manuelle mis à part la coupe du cuir qui est aujourd’hui automatisée.

Aujourd’hui entré dans les incontournables mythiques du bottier du boulevard Courcelles, le modèle « 180 » se distingue non seulement par l’héritage technique de sa confection que par son histoire atypique. A Paris, quelques temps avant « les événements » de mai 1968, devant le drugstore des Champs-Elysées, les jeunes issus de la bourgeoisie du 16ème arrondissement, les « Nappy » (Neuilly Auteuil Passy) se prennent pour des voyous dans la combinaison vestimentaire parfaite : une paire de Ray-Ban, un jean Levi’s allongé d’une paire de « moc » « 180 » Weston rebaptisés « Janson-de-Sailly », comme le lycée de ces jeunes de familles aisées. Le « 180 » de chez Weston fût fortement démocratisé par ces jeunes appelés aujourd’hui les rebelles de la bande du drugstore des Champs Elysées, encore aujourd’hui le Drugstore Publicis. Ainsi, le mocassin « 180 » de chez J.M. Weston perdure, intemporel, à la fois par sa confection prestigieuse que par les codes propres à la maison et à ce modèle, une aristocratie quelque peu rock’n’roll mais soucieuse d’un certain prestige, prestige que Weston, n’a jamais oublié.

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