L’Araignée de Louise Bourgeois

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Connue pour son araignée monumentale en acier appelée Maman et exposée de Tokyo à New York en passant par la Tate Modern de Londres, c’est ici une œuvre murale que nous pouvons admirer, comme figée dans son mouvement, projetant son ombre sur les pans blancs du mur qui l’expose. La plasticienne puisa le motif de l’araignée dans la figure de sa mère, réparatrice de tapisseries, qui tissait ainsi sa toile, à laquelle elle ajouta la notion de protection. Mais l’histoire va plus loin : l’enfant qu’était Louise n’a pu supporté le tacite triangle de tromperie qui unissait son père, sa nourrice et sa mère – volontairement aveugle. Qu’importe, Louise Bourgeois voit l’art comme garant de sa santé mentale. Chez l’artiste qu’elle devient, on réifie ses peurs pour les exorciser ; l’angoisse se mue en plaisir.

La “spider-woman” disait ainsi que sa “meilleure amie était [sa] mère et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable, qu’une araignée. Elle pouvait se défendre elle-même.” Une mère qu’elle perdit à l’âge de 21 ans, qui lui inspira son départ vers l’Amérique, point de départ de sa carrière et à laquelle elle rendit hommage au travers de ces araignées, animaux puissants mais fragiles face à l’homme, comme sa mère l’était face à son père.

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