W.A.R. de Robert Combas A La Galerie Strouke

W.A.R. de Robert Combas A La Galerie Strouke

Jusqu’au 23 novembre 2024, la Galerie Strouke à Paris accueille W.A.R., une exposition frappante de Robert Combas, artiste majeur du mouvement de la Figuration Libre.

W.A.R. de Robert Combas : La bataille vue par un maître contemporain

Dans ce projet, Robert Combas s’approprie le thème ancestral des batailles et le revisite avec une approche résolument contemporaine, mêlant l’esprit du street art à l’esthétique de la bande dessinée. En France, la peinture de guerre a longtemps servi à exalter les grands faits d’armes ou à immortaliser les victoires des souverains. Avec le temps, cette représentation s’est complexifiée, les artistes explorant davantage la brutalité et l’impact dévastateur des conflits. Robert Combas, lui, se démarque en rompant avec les codes traditionnels. Plutôt que de glorifier des héros, il plonge dans le chaos des combats avec un regard ironique, mêlant des références historiques à des éléments de la culture de masse.

Dans W.A.R., la guerre devient un spectacle où l’exagération règne en maître. Couleurs saturées, personnages déformés, situations absurdes : chaque tableau semble exploser sous les yeux du spectateur. Combas utilise des contrastes frappants, transformant des scènes de bataille en une sorte de carnaval macabre où la violence est à la fois choquante et dérisoire. Ses œuvres, souvent bordées d’un humour grinçant, interrogent notre rapport à la guerre et au pouvoir, tout en critiquant la société contemporaine.

L’artiste ne se contente pas de peindre. Il intègre diverses techniques — peinture, collage, superposition de matières — pour créer des compositions visuellement complexes, riches en détails. À travers cette exposition, Combas pose un regard cinglant sur l’absurdité des conflits, tout en capturant l’énergie frénétique du combat.

W.A.R. se visite comme une réflexion sur la violence dans son ensemble. Combas réussit à actualiser un genre vieux de plusieurs siècles, en l’inscrivant dans notre époque et en le détournant avec audace. Il réinvente l’histoire à travers son propre prisme, où la frontière entre tragédie et comédie est volontairement floue.