Le smoking Saint Laurent est l’une des pièces éternelles de la mode Française. Une pièce aujourd’hui en vue dans le monde entier — une icône qui prouve, à chacune des collections de la maison fondée par YSL, tout son panache !
Smoking Saint Laurent 2023 : La Mode Et Le Style de La Maison
Si en 2023, le costume Saint Laurent, dit le smoking, inspire toujours le directeur artistique Anthony Vaccarello, c’est qu’il est un vêtement dont la mode jamais ne se lasse. Pour la collection Saint Laurent de l’Automne/Hiver 2023, c’est bien le smoking qui joue le rôle de pièce maîtresse.
Il faut dire que lorsque Yves Saint Laurent, le petit prince de la couture, l’imagine dans les années 60, la révolution est de taille !
« Si je devais choisir un modèle parmi tous ceux que j’ai présenté, ce serait sans nul doute le smoking. Il est apparu pour la première fois en 1966 avec une blouse transparente et un pantalon d’homme. Et, depuis, chaque année, le smoking est présent dans mes collections. C’est en quelque sorte le label d’Yves Saint Laurent » a confié un jour le fondateur de la maison de mode iconique.
Oui, s’il y a une pièce qu’une femme se doit d’avoir dans sa garde-robe, c’est bien le costume signée de la maison ayant changée la mode à Paris.
“S’il fallait représenter la femme des années 70 un jour dans le temps, c’est une femme en pantalon qui s’imposerait car c’est devenu une des pièces maîtresses de la garde-robe de la femme moderne” disait le maître de la couture Française.
L’ensemble a révolutionné l’univers de la mode et de la couture en y ajoutant un je-ne-sais-quoi de minimalisme androgyne, a ouvert la voix au “power suit” des années 80. Pierre Berger ajoutera : « J’aime le Smoking parce qu’il représente l’instant où Yves a donné le pouvoir aux femmes. »
Comment Yves Saint Laurent a eu l’idée d’une telle création pour l’histoire de la mode ?
Danielle Luquet de Saint Germain revient sur cette pièce clé de la collection de la maison en 1966. Elle raconte « Son inspiration venait sur chaque mannequin. Il créait selon ce que la fille lui inspirait. (…) Il avait créé le smoking sur moi avec une blouse transparente », suscitant « l’étonnement de la presse du monde entier. »
Le smoking Saint Laurent est alors le tout premier costume destiné aux femmes. La seconde vague féministe ayant tout juste débutée, le costume pour dame demeurait une alternative controversée à la petite robe noire dans la mode.
Mais le couturier se moque des conventions et fait entrer de force la mode Française dans la modernité.
Son smoking, Saint Laurent l’imagine avec le veston droit ou croisé, à revers de satin brillant ou de soie. Le pantalon est du même tissu que celui de la veste, la chemise en mousseline : elle apporte à l’ensemble une souplesse et une subtilité résolument féminines. A la place du noeud papillon, YSL appose un ruban de soie flou. Le jabot se substitue au col des chemises masculines.
1966. Le pantalon est prohibé, ou très mal vu sur les jambes des femmes ; en cause : son « obscénité ». Deux ans avant Mai 68, alors que les femmes affleurent dans la vie active, Yves Saint Laurent ponctue ainsi une carrière au service de la beauté et de l’élégance en leur léguant l’argument du pouvoir. Exit les sempiternelles robes longues insupportables à enfiler : le smoking est la nouvelle tenue de soirée.
Lors de son introduction dans la collection de haute couture automne-hiver 1966-1967, le Smoking s’est manifesté en opposition directe avec les normes de beauté et de style en vigueur.
Yves Saint Laurent décide de donner une nouvelle image de la femme, mettant en avant un type de femme différent, parfaitement représenté par l’idée du Smoking. Il imagine ainsi une femme au style nordique, avec des jambes fines et interminables, une préfiguration de son double, la longiline Betty Catroux. “J’ai toujours été captivée par ce qui est masculin. Toujours porté des jeans, une veste d’homme (…). Je ne me sens ni fille ni garçon mais davantage en position séductrice habillée en garçon” expliquait ainsi Betty Catroux
La première à l’arborer est Catherine Deneuve, en 1967. Les conservateurs s’offusquent, voyant là une confusion des genres, et, in fine, la perversion de l’espèce… Jugeant sans savoir observer le génie d’Yves Saint Laurent car, cette relecture est un modèle du genre. A défaut de rhabiller les femmes d’habits d’hommes, l’artiste déshabille les hommes pour accommoder la gente féminine.
Au fil de ses années de création, le couturier explore et use de toutes les possibilités du principe : ne boudant aucun métissage, appelant à toutes hybridations, le smoking se transfigure au contact de jupes, shorts, knikers, robes, ou kimonos.
Demeurant une constante chez YSL, le costume ne cesse ainsi de suggérer l’extrême sensualité du contraste féminin-masculin ; découvrant sa rigueur virile d’une fente le long de la cuisse, exhibant une épaule ou se nouant simplement sur un soutien-gorge de dentelle… Le smoking devient mythique lorsqu’il se fait l’écrin d’une ultra féminité : en 1989, c’est à même la peau qu’il s’enfile. Aujourd’hui, cette création incarne le summum de l’élégance, léguant grâce et assurance.
Figé par le mythe du photographe qu’est Helmut Newton, un soir, dans la rue Aubriot à Paris — le smoking atteint le statut de graal absolu de la mode.
À travers ce vêtement, Yves Saint Laurent a permis à la femme de se sentir continuellement à la mode, car, le smoking YSL est un vêtement de style et non un vêtement de mode. Et comme le génie de la couture le disait lui-même : « Les modes passent, le style demeure ».
“J’ai créé son histoire, je lui ai façonné un destin, et il perdurera bien après mon départ” affirmait encocre. Réinventé près de 230 fois depuis ce retournement de situation rocambolesque, le Smoking est devenu un incontournable de la maison Yves Saint Laurent, qualifié par le couturier de “vêtement indispensable”. Il demeure éternellement intemporel !
Une pièce majeure disponible ici.