Psyckoze, de son vrai nom Alexandre Stolypine, a su transcender les frontières du graffiti pour créer une fusion avec l’art contemporain — loin des conventions !
Psyckoze : Artiste !
Évoquer le nom de l’artiste qu’est Psyckoze, c’est tout de suite parler d’une signature visuelle qui transcende les frontières artistiques. Un travail qui se caractérise par un équilibre subtil entre lettrages propres aux graffitis et éléments figuratifs !
Sa carrière, Psyckoze la commence dans le graffiti à l’âge de 15 ans en 1984 — alors que la culture graffiti n’en était qu’à ses balbutiements… Sous le pseudonyme “Psyckoze”, en référence au climat de l’époque marqué par les attentats d’Action Directe à Paris, il commence, lui, par marquer les murs de sa ville : Paris.
Au fil des années, l’artiste développe et affine son style — passant par des tags aux graffs en couleur dans les tunnels du métro parisien… Son concept d’alors, le “Psy Minute” consistait à réaliser de petits graffs en couleur dans le centre de Paris, ce qui, évidemment, a contribué à sa reconnaissance dans le milieu.
“L’illégalité tient une place prépondérante car le style graffiti en découle. L’interdit a en effet débouché sur l’urgence : lorsque l’on réalise un graff avec le risque que les flics arrivent, il faut être spontané pour peindre rapidement une pièce de qualité.”
Mais très vite, il va se tourner vers une sorte de fusion entre art de rue et art tout court. Parallèlement à son travail de street-artiste, Psyckoze se tourne vers la peinture sur toile et expose pour la première fois en galerie en 1992…
Une dizaine d’années plus tard, en 2001, il est l’un des artistes clé de l’exposition “Rétrospective Graffiti” à la Galerie du jour à Paris organisée par Agnès b. — il crée alors une installation immersive mettant en scène les catacombes de Paris.
Cette œuvre multidisciplinaire mélangeant peinture, sculpture et vidéo offre au public une expérience artistique captivante… L’expérience que lui et nombre de street artistes parisiens ont fait en occupant les catacombes à travers leur art visuel !
À l’intérieur des labyrinthes souterrains s’étendant sur 69 kilomètres, Psyckoze a laissé sa marque en peignant de nombreuses fresques, un véritable parcours artistique…
En 2009, c’est la consécration du street art et de Psyckoze. Il tient alors un rôle central dans l’Exposition Tag qui s’est tenue au Grand Palais, aux côtés d’autres artistes du graffiti. La même année, à l’Espace Pierre Cardin, situé rue de Duras à Paris, une exposition personnelle de l’artiste lui vaut de présenter pour la première fois des sculptures représentant ses personnages emblématiques…
Ces expositions ont été une vitrine exceptionnelle pour le mouvement, l’introduisant au grand public. Les œuvres de Psyckoze, elles, ont entre-temps fait leur chemin jusque dans les musées — au MUCEM, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, notamment.
La signature Psyckoze ?
L’utilisation magistrale de la perspective dans ses œuvres crée une profondeur captivante pour l’œil. Ses motifs abstraits et ses personnages intrigants achèvent de donner une narration unique à son travail.
Le répertoire artistique de Psyckoze se distingue en effet par la diversité de ses personnages. On y retrouve des visages expressifs, représentations de visages dépourvus de traits distinctifs mais qui parviennent à captiver par leurs expressions et émotions…
En parallèle, l’artiste explore un monde fait de silhouettes abstraites, créant ainsi des formes organiques qui semblent fusionner avec l’arrière-plan de ses œuvres. Les personnages, anonymes, qui constituent une autre facette de son art, permettant au spectateur de réfléchir à l’individualité et à la place de chacun au sein des grandes métropoles.
Et puis, viennent ces figures géométriques, dans des compositions qui créent un contraste fascinant entre l’abstraction et la structure, ajoutant ainsi une dimension conceptuelle à son œuvre !
La signature Psyckoze, c’est aussi le choix de couleurs vives et de contrastes audacieux… Psyckoze maîtrise l’art de mélanger harmonieusement des tons vibrants, créant des compositions qui retiennent l’attention, sur toile ou sur les murs.
Mais l’œuvre de Psyckoze ne se limite pas à la création murale urbaine ou à la peinture sur toile. Il a exploré divers médiums artistiques, parmi lesquels la sculpture !
Aujourd’hui, l’influence de Psyckoze s’étend à l’international — l’artiste a en effet réalisé des fresques murales et exposé ses œuvres à travers le monde, des rues de Los Angeles à Tokyo.
En parallèle de ses activités, Psyckoze vise la production et la diffusion des cultures urbaines à travers deux projets, là encore de grande ampleur — La Fonderie puis le 115 à Bagnolet. Un ancien bâtiment industriel occupé par Psyckoze et d’autres artistes à partir de 1998 et jusqu’en 2005, la Fonderie a permis à Psyckoze de développer une programmation artistique, des expositions, des concerts et du théâtre… Suite à la fermeture de La Fonderie, la municipalité de Bagnolet a proposé à Psyckoze un partenariat culturel dans un espace situé au 115, rue Sadi Carnot… Malheureusement détruit en 2008 suite à un incendie…
Les œuvres de Psyckoze, elles, continuent d’apparaître ça et là dans les villes du monde — il suffit d’ouvrir l’œil, et le bon !