Philip Colbert à la Station F – celui que l’on surnomme « le petit fils d’Andy Warhol » expose ses oeuvres jusqu’au 2 Août 2024.
Philip Colbert A La Station F : Le Lobster Pop Artiste
Philip Colbert se distingue sur la scène artistique contemporaine par son approche audacieuse du Pop Art. L’art, l’artiste le rencontre à la fin de ses études de philosophie à l’Université de Saint Andrews en Écosse, Il raconte, au micro d’Icon-Icon : « Je suis né en Écosse, j’ai étudié la philosophie à St. Andrews. J’étais très obsédé par Friedrich Nietzsche et le 19ème siècle allemand. » Ce parcours académique a ainsi nourri sa réflexion sur la culture et la société, des thèmes qui sont devenus centraux dans son œuvre.
La signature esthétique de Philip Colbert est immédiatement reconnaissable. Ses œuvres sont caractérisées par une explosion de couleurs vives et des motifs audacieux qui immédiatement captivent. Philip Colbert explique pour Icon-Icon : « Vous pouvez voir que ma couleur est rouge. Je deviens rouge généralement quand je suis cuit. Que suis-je ? J’ai aussi des griffes. Et je suis aussi un symbole de mortalité, un important symbole de mortalité depuis l’Antiquité… » Le homard, voilà son alter ego artistique – un animal totem omniprésent dans ses créations.
Ce personnage est souvent transposé dans des situations absurdes et humoristiques, faisant écho aux thèmes de la consommation, de la surabondance médiatique et de l’obsession de la culture de masse. Philip Colbert utilise ainsi des matériaux variés, allant de la peinture à l’huile aux installations numériques, pour donner vie à son univers.
À travers ses œuvres, il fusionne habilement les éléments de la pop culture, la mode, et l’art pour créer un univers unique et provocateur. Les œuvres de Philip Colbert sont également caractérisées par une utilisation abondante du collage, combinant différents éléments visuels pour créer des œuvres complexes et multi-couches. Comme il le dit lui-même : « J’étais obsédé par les symboles. Alors je suppose que j’utilisais beaucoup de symboles comme l’œuf au plat ou le fromage suisse ou le homard. Le homard était celui qui, parce qu’il était une sorte de personnification, comme un symbole personnifié, j’ai commencé à l’utiliser beaucoup. »
Associé au mouvement du pop art, bien que son travail transcende les frontières traditionnelles de ce genre, il est inspiré par des artistes tels qu’Andy Warhol et Roy Lichtenstein. Mais Philip Colbert adopte une approche post-moderne, intégrant des éléments de la culture numérique et des médias sociaux bien actuels pour explorer ces thèmes centraux. Son travail peut se lire comme une réflexion sur la manière dont la culture de consommation et les technologies modernes influencent notre perception du monde. « C’est une sorte de melting pot de la culture pop. Je pense qu’aujourd’hui, surtout avec Internet et tout le reste, nous vivons dans cette sorte de tourbillon complet de tout. Haut, bas, tout ensemble. »
L’exposition actuelle de Philip Colbert à la Station F à Paris qui se tient jusqu’au 2 Août 2024 s’intitule « Lobsteropolis », et elle explore le thème de la ville utopique à travers les yeux de son homard emblématique. On y comprends la figuration d’une métropole imaginaire où les homards règnent en maîtres, une allégorie de notre propre société saturée de médias et de technologie.
L’exposition combine des œuvres physiques et numériques, offrant une expérience interactive aux visiteurs. Les installations en réalité augmentée permettent, elles, aux spectateurs de plonger dans l’univers vibrant et excentrique de Philip Colbert, tout en réfléchissant aux impacts de la technologie sur la société.
A découvrir surtout, l’oeuvre qui fusionne l’Urinoir de Duchamp et son iconique lobster. « J’étais obsédé par Marcel Duchamp, en particulier, évidemment, par la Fontaine… Oui, ayant étudié la philosophie et des choses comme ça, pour moi, ce symbole de la Fontaine était comme un symbole punk rock. C’était juste anarchique, retournant les choses. Initialement, j’ai fait une robe sculpturale, comme une pièce d’art portable après la Fontaine, comme une fontaine portable. Et c’était la même idée. J’étais intéressé à l’époque par l’utilisation de ce symbole pour l’art portable pour représenter les vêtements comme un médium d’art. Et donc initialement, j’étais très intéressé par ce melting pot entre les vêtements, la musique, l’art, la mode, tout ensemble. »
Philip Colbert est finalement un artiste qui a su redéfinir les contours de l’art contemporain grâce à son style unique et à sa vision critique de la culture moderne. Son personnage de homard, symbole de son œuvre, navigue entre l’humour et la satire pour offrir une réflexion profonde sur notre époque. Que ce soit à travers des toiles colorées, des sculptures provocatrices, ou des expériences numériques immersives, Philip Colbert continue de captiver et de surprendre son public à la Station F.