Elle cite parmi ses maîtres Basquiat ou Twombly — Corinne Dalle-Ore investit la galerie Marciano Contemporary, jusqu’au 2 janvier 2020.
L’univers de Corinne Dalle-Ore résonne comme l’essence même de son inspiration — cette artiste Parisienne puise dans ses voyages et sa vie semi-nomade une myriade d’impressions, de sensations, d’émotions qu’elle tend à imprégner sur la toile. Curieuse et observatrice, Corinne Dalle-Ore déchire, colle, peint, écrit, convole sur la toile autour de couleurs tantôt explosives tantôt sourdes — l’idée? Faire jaillir des visions inspirées, à partir de portraits entrés dans la culture populaire. Et justement, cette culture populaire coule littéralement dans l’encre de ses toiles.
Affiches publicitaires, bandes-dessinées, icônes Pop et figures de la mode… Ce que Corinne Dalle-Ore apprécie le plus, c’est l’esthétique désuet et délicieusement kitsch des années 50-60. Et le détourner la ravit d’autant plus ! Sur ses toiles, les teintes, les matières et les grains si particuliers viennent éveiller les sens — ses toiles ont une dimension tactile.
Et sa galerie de portraits laisse deviner sa volonté de titiller les impressions du public. Des personnages emblématiques du XXe siècle, engagés, politiques, adorés ou détestés… Corinne Dalle-Ore les extrait de leur contexte pour en accentuer les traits ! “Mon travail se construit autour de l’icône, enchevêtrement de collages et peinture mais la peinture prend le dessus pour oublier le collage… un peu comme du photo painting”. Dans ses peintures, mémoire et passé se mêlent au présent pour insuffler une vision tantôt franche ou inédite, poétique ou drôle sur les icônes de notre temps. Avec une délicatesse intéressante, Corinne Dalle-Ore distille une vision personnelle entre nostalgie et modernité, provocation ou adoration.
Mais surtout, l’oeuvre de Dalle-Ore veut célébrer les femmes fortes, au destin complexe et au caractère bien trempé. Des femmes qui, à l’instar de Frida Kahlo, Coco Chanel ou encore Marilyn Monroe, ont ouvert la voie à une vision inédite de la femme; titillant allègrement sa place dans l’art et la culture. « Je m’identifie beaucoup à ces femmes. J’aime leur beauté, ce charisme. Marilyn, je l’ai transformé en sainte. J’ai transformé Kate Moss en Frida Kahlo… » Un groupement d’oeuvres figuratif, laissant entrevoir des perspectives fantaisistes et libres. A découvrir avec délectation au 4 place des Vosges. C’est bien cela qui se laisse voir jusqu’au 2 janvier 2020 à la galerie Marciano Contemporary.