Les Femmes Emblématiques de Balenciaga

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Le travail de couture de Cristóbal Balenciaga dénote une exigence et une rigueur si rares que son allure ne tarde pas à faire école. Dès son arrivée à Paris, en 1937, le maître Espagnol introduit une collection ‘Infante’ largement inspirée de la flamboyance des pièces d’un siècle passé comme transmis par les toiles de Goya ou Zuloaga. Le succès est immédiat, et retentissant ! « Dès l’ouverture de sa maison parisienne, les premiers vêtements qu’il a présentés avaient, malgré leur simplicité, quelque chose de majestueux – en un mot, ce que l’on appelle de ‘l’allure’. C’est lui qui a redéfini la silhouette féminine des années 1950, et les vêtements qui nous semblent si caractéristiques de cette époque ne sont en réalité que des variations de ce que faisait Balenciaga » précise ainsi Susan Irvine dans son ouvrage référence Balenciaga Vu Par Vogue. Très vite, la fascination du public Parisien pour les peintres Espagnols se manifeste dans ces robes qui, dès lors, accompagnent les belles durant les nombreux bals et autres galas organisés un peu partout dans la capitale. « Un exemple, la robe Infanta conçue pour Madame Bember pour être portée à un bal costumé Louis XIV, organisé par le Conte et la Comtesse de Beaumont en Août 1939 » peut-on ainsi lire dans le livre Cristóbal Balenciaga : la Forge du Maître, publié en 2010. Et ce n’est que le début, tant le ‘couturier des couturiers’ rapidement enchaînent les pièces iconiques : la robe-ballon, la Baby Doll, le Boléro, la robe-sac sont autant de its qui trouvent preneur chez de nombre femmes de renoms, ou de rang royal.

Il faut dire que Cristóbal Balenciaga dessinait avec cette majestueuse femme en tête – une femme de 40 ans : « Contrairement à Dior, Balenciaga hésitait à engager comme mannequins des jeunes femmes attirantes : les femmes qui tenaient ce rôle chez lui avaient souvent la quarantaine, tout comme ses clientes. Les différents mannequins reflétaient la morphologie de ses clientes de l’époque. Elles étaient la preuve vivante que toutes les femmes pouvaient avoir de l’allure en portant ses vêtements » précise Susan Irvine. En 1962, le maître réalise ainsi la robe pour le mariage de Fabiola de Mora y Aragón et le Roi de Belgique ; deux ans plus tard, c’est la Duchesse de Windsor qui lui commande une toilette pour son portrait officiel… Hubert de Givenchy a d’ailleurs déclaré que son ultime vision de l’élégance fut celle de la duchesse de Windsor debout à l’une des fenêtres de l’Hôtel Lambert à Paris, portant une robe Balenciaga jaune. En 1963, la Comtesse Von Bismarck acquiert 88 tenues Balenciaga – dont le très iconique Boléro. Lorsqu’en 1968 la nouvelle de la fermeture de la maison Balenciaga éclate, Diana Vreeland relate : « Mona n’est pas sortie de sa chambre depuis trois jours. Je veux dire… c’était la fin d’une certaine partie de sa vie ! »

Plus tard, Grace Kelly devenue de Monaco ne jure que par ses créations – « Le premier essayage chez Balenciaga vaut le troisième ailleurs » assurait aussi la grande Marlène Dietrich. Ces pièces étaient d’une grande élégance, certes, mais d’une élégance sans effort – une allure d’où se dégage un je-ne-sais quoi de très affirmé ! Aujourd’hui, ou plutôt sous l’ère de Nicolas Ghesquière, la femme Balenciaga s’incarne à merveille dans les traits, l’attitude et le charme étrange d’une Charlotte Gainsbourg devenue égérie de la maison. Sur elle, les créations du Français prennent l’allure de celles d’un Cristóbal Balenciaga au sommet de son art. Avec l’arrivée du designer Géorgien Demna Gvasalia, la maison Balenciaga s’ouvre vers la femme d’affaire très charismatique. L’alliance de l’héritage et de l’attitude aboutissent à des pièces pointues et classiques qui, dans une équation quasi-inédite, donne matière à une attitude conquérante – que l’on ait 20 ou 70 ans !

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