Frange noire impeccable, bouche rouge emblématique, regard malicieux à peine caché derrière des lunettes finition volutes et fer forgé. Une allure tout de noir et blanc, un brin graphique, net. Chantal Thomass reine de la lingerie foucade et affriolante, prisée par les élégantes romantiques.
Chantal Thomass ou la pionnière du décloisonnement des genres. Avant qu’elle ne s’intéresse à la lingerie, celle-ci était modestement pratique, devenue invisible, froufrous et autres originalités étant réservés aux belles du cabaret. À la fin des années 60, mai 68 résolu, Chantal Thomass devient à son tour révolutionnaire, revendiquant la féminité des dessous ultra-féminin.
Passionnée par la couture et le stylisme, c’est surtout la lingerie qui l’exalte. C’est en se plongeant dans les archives du début du siècle où cocottes et danseuses de burlesque affichaient des sous-vêtements dignes de ce nom qu’elle trouve l’inspiration et réinvente la lingerie de l’époque, jusqu’à présent trop couvrante, ringarde, désuète voir inexistante. En 1970, elle présente dans le contexte de la libération féminine, sa première collection qui fait l’effet d’une bombe : porte-jarretelles, corsets, autant de pièces outrageusement sexy et exceptionnellement pin-up s’adressant à une nouvelle femme. Une femme plus audacieuse souveraine de sa sexualité.
La lingerie, qui jusqu’alors était reléguée entre gaines et culottes montantes perpétuelles, Chantal Thomass l’aborde comme les créateurs de mode, en proposant de nouvelles collections à chaque saison. La guêpière est remise au gout du jour et devient l’article incontournable de la marque. A chaque saison, ces guêpières iconiques suscitent un engouement hors du commun. Elles deviennent le genre de pièce de lingerie offrant glamour et séduction, à porter aussi bien dessus que dessous. Les jarretelles sont amovibles, le bustier affine et galbe la silhouette, les finitions du rucher au plissé, du satin de soie à la résille, pour un véritable numéro de charme…
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