Sous le pavillon Saint Laurent, Hedi Slimane ravive la relation du rock à la mode à travers les clichés de la dernière campagne. Ce n’est pas tout. Cette année, il drape aussi les Daft Punk.
Mai 1971, Yves Saint Laurent habille Bianca et Mick Jagger pour leur mariage à Saint Tropez. 2013, Hedi Slimane pare d’étoiles les nouvelles icônes de la musique. En tête, les Daft Punk. Le groupe précurseur de la “french touch“ n’en est pas à sa première collaboration avec le couturier. C’était déjà Hedi Slimane qui avait signé leurs costumes pour Human After All – des combinaisons de biker en cuir. Puis, les Daft Punk ont à leur tour habillé de riffs le défilé 2012 par la reprise blues de I Gotta Try You Girl, du compositeur américain Junior Kimbrough. Le retour de bâton ne s’est pas fait attendre puisque les français l’ont choisi pour l’esthétique mode groovy du clip Get Lucky. Dans le teaser diffusé aux festivaliers de Coachella apparaissent les deux androïdes en vestes de smoking brodées de sequins, dont le col est en satin : les scintillements accompagnent alors le fredonnement de Pharell Williams et l’heureux jeu de guitare de l’ancien du groupe Chic. Sans rien perdre de la fascination et de l’exaltation de la voûte nocturne, Hedi Slimane la transfigure dans le vêtement. La coupe est évidemment skinny, venant rappeler le style glitter rock des seventies. Il dessinera aussi les tenues de scène de la prochaine tournée du duo électro, assurément aussi enivrantes et captivantes de justesse que ce premier essai. Aucun doute, la patte Slimane est un classique, quelque peu mystique.
Durant près de dix ans, celle-ci fut travaillée au contact de la relève d’un mode de vie. Emprisonnée par l’objectif du récent directeur artistique de la maison Saint Laurent, elle accompagne aujourd’hui sa collection : les égéries de la marque sont Marilyn Manson posant dans la L01 motorcycle jacket, Kim Gordon, le jeune rockeur californien Ariel Pink et la déesse Courtney Love… et maintenant les Daft Punk. Lors de ses shootings réalisés à Los Angeles, il met en avant des portraits, de véritables portraits : les icônes dissidentes d’un siècle muet s’y vêtissent de pièces Saint Laurent, mais de celles qu’elles ont choisies. Ainsi Courtney Love a enfilé, dans sa maison de New-York, une robe du soir drapée, issue de la Pré-collection Automne-hiver 2013-2014. Bref, ces pièces atemporelles suspendent les mortels dans une grâce infiniment irrévérencieuse. Capturées, ces idoles le sont par la griffe d’Hedi Slimane, qui joue du noir et du blanc, ses couleurs fétiches.
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