Arthur Capel fut surnommé Boy par Coco Chanel – trois lettres qui suffirent à sceller un destin tout entier. Lui, le plus grand amour de Gabrielle, premier à véritablement croire au talent de Mademoiselle ; lui qui va définitivement lui fournir les moyens de parvenir à ses fins… Elle aimait à lui emprunter ses vestes de tweed sur-mesure. « Puisque tu y tiens tant, me disait Capel, je vais te faire refaire en “élégant” et chez un tailleur anglais, ce que tu portes tous les jours » racontait Coco. Grâce aux fonds qu’il investit dans l’ouverture de sa toute première boutique — qu’elle lui remboursera intégralement dès les premiers retours venus, signe de son indéfectible indépendance — Chanel n’aura de cesse de désenclaver pour révolutionner la silhouette des femmes de l’époque. Dans les bras de l’homme qu’elle aime naîtrons ainsi tous les codes fondamentaux de la rue Cambon.
Il faut dire que Boy est l’intellectuel d’envergure qui s’intéresse à la politique aussi bien qu’à la spiritualité – il fut celui qui initia Coco à l’ésotérisme, et Chanel au monde des symboles et à la culture orientale. La suite, on la connait. Mais, ce que l’on connait moins c’est toute la puissance, toute l’ivresse de leur amour qui est aujourd’hui capturé dans le flacon architectural de la nouvelle senteur de la griffe – baptisée Boy Chanel, tout simplement.
Hommage olfactif à une passion éloquente et au jeu perpétuel du masculin féminin, la fragrance vient aujourd’hui tout naturellement agrandir les rangs des Exclusifs de Chanel. Car c’est bien bel et bien cette passion fugace, cette parenthèse enchantée qui a intéressé le parfumeur de la maison, Olivier Polge – aidé de portraits historiques, le nez a choisi de s’intéresser à l’influence de Boy sur Gabrielle. Inspiré donc de la force virile de l’homme, émerveillé par la frêle silhouette de Coco, Olivier Polge forge ici une mythologie masculine qui le pousse à s’intéresser à la fougère. Puis, à l’instar de Gabrielle Chanel qui s’approprie le vestiaire masculin sans renoncer à sa féminité, le parfumeur joue au mélange des genres en imaginant l’empreinte d’un homme sur la peau d’une femme. Un éclat aromatique et racé qui annonce le cœur de géranium rosat – le tout scellé dans un monolithe de verre épuré, au bouchon monogrammé double C. Une senteur douce et puissante, à s’approprier depuis le 14 Octobre.
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