La maison Louis Vuitton a tout à la fois révolutionné et prospéré sur un nouvel art du voyage. Fondé en plein bouleversements techniques engendrés par la révolution industrielle, le malletier croit en son génie et persévère quant à son intuition première… Il voit tout le potentiel à venir des malles plates, mais c’est surtout son amour du beau et de l’utile qui l’amène, dès la fin du XIXe siècle, à inventer le cuir épi, la toile damier et la serrure incrochetable. Et si aujourd’hui l’on retient surtout de Louis Vuitton le Monogram comme faisant partie intégrante du patrimoine Français, c’est que la griffe a toujours été fidèle à cet esprit d’inventivité ; le tout piqué sur des pièces à la qualité irréprochable. Il faut dire que l’histoire même de Louis Vuitton, le fondateur, est celle d’un voyage : à 14 ans, il quitte son Jura natal pour la grande aventure qu’est alors Paris. L’enfant devenu adulte retient avant tout l’importance de l’adaptation et lègue ainsi à sa maison l’intuition du temps : le voyage est la clé du siècle à venir, et nulle autre maison fut capable de l’accompagner à la manière de Louis Vuitton.
Dès lors, la manufacture sert et entretient l’essor des moyens de locomotion avec une habilité exemplaire : commandes spéciales, malles en toile enduite, bagages cabine, boîtes à chapeaux – le savoir-faire Louis Vuitton ne connait aucune limite. Transmises de père en fils, les techniques et l’esthétique de la griffe s’adaptent sans difficulté à la modernité ; élégant, résistant et ingénieux, c’est dans ce V signature que s’incarne ainsi l’esprit Vuitton. Dans les années 20, une publicité explicite l’adage du malletier, déjà fort d’un patrimoine hors du commun : « Volez, voguez, voyagez avec Louis Vuitton. » « La règle est simple : vous avez un objet à faire voyager, nous nous occupons du reste, explique Patrick-Louis Vuitton, la cinquième génération. Il n’y a rien d’impossible, mais je refuse tout ce qui est cercueil et animaux. Ce n’est pas mon métier. » Le V a depuis traversé l’histoire de la maison jusqu’à définir aujourd’hui le mystère et la puissance de la manufacture. Que ce soit en maroquinerie, en horlogerie ou en joaillerie, le V a ainsi pris toute son importance a l’issu de l’exposition Volez, Voguez, Voyagez qui s’est tenue au Grand Palais en 2016 .
« L’extraordinaire est dans ce que nous devons faire voyager, répond Patrick-Louis. Un stradivarius, des rivières de diamants. Chaque objet est un défi. Il y a trois ans, un client chinois m’a dit : “Je veux pouvoir regarder la télé partout dans le monde et boire un café avec quatre personnes.” J’ai donc façonné une malle avec, encastrés à l’intérieur, un écran, un récepteur tuner, un lecteur de DVD et une machine à expresso. J’ai ajouté des panneaux solaires, une batterie. Il n’y a plus qu’à ouvrir la malle pour regarder son film fétiche entre amis, en plein désert… » Cet esprit innovant et incroyablement avant-gardiste se niche dans cette signature, ce V à l’esthétique raffinée qui, comme un sceau, scelle la magie de l’univers Vuitton. Un sens de l’originalité qui ne s’est jamais démenti depuis. A l’instar de la collection d’atours baptisée Essential V, articulée autour de cet élégant caractère calligraphique, évidemment dessinée par Nicolas Ghesquière !
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