Le Rouge Balenciaga, La Flamboyance Emblématique

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Cristóbal Balenciaga a puisé plus d’une inspiration de sa couture dans le folklore, dans la tradition, l’art et la liturgie de l’Espagne, son pays d’origine. Dès sa première collection introduite à Paris en 1937, Balenciaga impose son style ‘Infante’. Le couturier est alors convaincu de l’élégance incontestable du blanc et du noir, mais voit dans le rouge la puissance et l’évocation indispensable à la flamboyance de sa couture. Ce rouge, Cristóbal Balenciaga le pioche d’abord dans le flamenco – une teinte dramatique, tragique mais ô combien sublime. Aussi et surtout, c’est dans le costume des religieux espagnols que Balenciaga emprunte les lignes, le volume et le caractère d’une de ses créations les plus iconiques… « Plusieurs des ensembles du soir qu’il présenta dans les années 60 sont des réminiscences de quelques uns des habits les plus solennels du corps ecclésiastique, à peu près identiques à ceux représentés par Zuloaga dans ses peintures castillanes » peut-on lire dans l’ouvrage de référence Cristóbal Balenciaga : La forge du Maître, écrit par Miren Arzallus.

L’ancrage des compositions Balenciaga dans la culture, dans l’art de l’Espagne semble évident. Au coeur des toiles d’Ignacio Zuloaga, l’un des peintres espagnols les plus important de la fin du XIXᵉ siècle, le couturier trouve l’inspiration et puise là des pièces passées qu’il s’attache à sublimer dans cette modernité. Les vestes Matador, les manteaux courts, les flounes et les châles Manila sont dès lors introduits dans la haute couture Parisienne. « Les courtes vestes boléro que Balenciaga créa pour sa collection Hiver 1946-47 sont de strictes interprétations des vêtements flamboyants représentés dans les portraits de toreros de Zuloaga » précise Miren Arzallus. Et si le boléro en velours rouge constitue aujourd’hui une pièce maîtresse des archives de la Fondation Balenciaga , une autre composition iconique est à référencer dans ce passé hiératique: une cape longue et spectaculaire coupée dans un rouge hypnotisant. « Inspiré du costume ecclésiastique, le manteaux rouge flamme est l’essence même du style Balenciaga. » Ces quelques lignes publiées dans Vogue précisent ainsi l’évidence : Cristóbal Balenciaga a adapté la tenue des cardinaux espagnols pour en faire des manteaux ultra-féminins ! Et la pièce est là encore une réminiscence de la soutane portée par le Cardinal dans le portrait de Zuloaga datant de 1912…

Il faut dire que le ‘couturier des couturiers’ aimait à collectionner les habits religieux et les costumes espagnols du XIXe siècle – peu étonnant alors de le savoir surnommé “l’évêque de la modernité”. Balenciaga a ainsi beaucoup travaillé pour des femmes de rang royal. C’est par exemple « La robe Infanta en velours rouge conçue avec un collier d’organdi blanc, peut-être encore plus fidèle à sa source historique, supposément portée par Madame Bemberg lors d’une fête costumée Louis XIV organisée par le Comte et la Comtesse de Beaumont dans leur hôtel particulier de la Rue Masseran » relate Miren Arzallus dans son ouvrage. Ainsi, bien qu’il semble à l’oeil néophyte en totale dissonance avec le travail et l’art de Balenciaga, l’actuel directeur artistique de la maison, Demna Gvasalia compose en réalité avec sa modernité pour encenser tout l’héritage du fondateur. La saison Automne/Hiver 2016 a ainsi mis en lumière une doudoune hyper architecturée pensée dans un rouge très Balenciaga – un basique à très haute valeur ajoutée qui constitue l’une des pièces les plus recherchées, et les plus iconiques de ce début de l’ère Gvasalia !

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