Il n’a jamais cessé de travailler – absent des projecteurs, Azzedine Alaïa n’en a néanmoins pas laissé tomber sa passion et sa couture. En plus de quarante ans de carrière, le couturier aux éternels costumes chinois est aujourd’hui considéré comme le dernier des couturiers – il faut dire qu’avec un travail à contretemps du système et des tendances, avec cet esprit rebelle qui lui fait dire et faire ce qu’il entend avant tout, rare sont ceux qui peuvent se comparer à lui. L’essence de sa maison, Alaïa l’a construit à travers cet arrangement des corps ; cette perfection de la construction. Silhouettes fuselées et coupes à tomber, ce Méditerranéen, pour qui la courbe a valeur de vertu, présentait à Paris sa première collection en tant que membre du calendrier de couture depuis 2011.
Et son retour sonnait en grandes pompes – Naomi Campbell pour ouvrir le show, son amie et protégée depuis le début de sa carrière résumait ainsi le moment : « C’était très émotionnel, car je ne voulais pas le laisser tomber et je voulais qu’il soit fier de moi. Ses vêtements sont exquis. Il est vraiment le maître. » En effet, nul autre couturier ne peut se venter de robes à l’aspect si simple, si fluide, et pourtant très ouvragées. Sa collection sonnait indubitablement Alaïa – à l’instar de cette robe tachetée. Ajustée et évasée, la pièce ne fait qu’un avec le corps – plissés épissés de cuir, dans ce noir et ce tacheté signature.
Dans un esprit ‘poupée russe’, les premiers looks de cette collection Haute Couture introduisaient l’idée même d’Azzedine Alaïa : « Une femme ne peut s’habiller d’un dessin. » Alors c’est ce fantastique travail de la coupe qui vient façonner les courbes de la féminité. Avec une sensualité teintée d’authenticité, le couturier noue ici la femme à une allure gracieuse et tout simplement exquise. Méticuleusement, Alaïa dénote ici de la véritable capacité de la Haute Couture : mêler des textures subtiles mais riches, qui semblent n’avoir jamais été travaillées avant lui.
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