Le point sur la presse vidéoludique en 2023

Alors que l’industrie des jeux vidéo ne s’est jamais aussi bien portée avec 300 milliards de dollars de recettes mondiales en 2022, celle de la presse gaming fait face à une crise. De nombreux médias réduisent leurs effectifs, que ce soit dans le monde ou en France. Assiste-t-on réellement à la disparition de la presse vidéoludique ? Petit tour d’horizon sur le sujet.

Les principaux médias sur les jeux en ligne

On distingue plusieurs types de sites dans ce secteur. Parmi les sites spécialisés français les plus anciens se trouve Jeuxvideo.com. Il contient des tests, des news, des trailers et des previews publiés quotidiennement par des journalistes spécialisés. Le site intervient régulièrement sur la chaîne Twitch LeStream de Webedia, son éditeur.

Les médias généralistes parlent aussi régulièrement de jeux vidéo, à l’exemple de 20 Minutes ou Ouest-France via leurs tests ou leurs articles de fond. On peut également citer les sites dédiés au matériel gaming comme Les Numériques et Clubic.

Par ailleurs, on distingue des sites se concentrant sur un genre ou une thématique en particulier, à l’exemple de JudgeHype. Ce dernier se spécialise dans les jeux développés par Blizzard comme Warcraft, Overwatch ou Diablo. Et pour les adeptes de poker, le site Pokernews est la référence en termes de critiques de poker en ligne. On y retrouve le meilleur de l’actualité, des stratégies et outils, ainsi que des infos sur les joueurs professionnels.

Que s’est-il passé dernièrement ?

Depuis quelques temps, on assiste à une crise dans le secteur média des jeux vidéo. En 2022, Canard PC a dû se séparer de quatre de ses meilleurs rédacteurs : Fishbone, Oni, Ellen Replay (Julie Le Baron) et Sylvester Standalone (Jules Renié). Le média évoque l’augmentation des prix de l’énergie et du papier comme motif. De nombreuses plumes de Gamekult ont également démissionné suite au rachat par le groupe Reworld. Elles dénoncent un contexte médiatique et économique défavorable à l’indépendance de la presse gaming.

Aux États-Unis aussi, on assiste au même phénomène. Le média gaming de taille IGN a dû licencier des membres de sa rédaction. Il en est de même pour Fanbute, Polygon et Game Informer qui se sont séparés d’une trentaine d’employés chacun. La chaîne payante dédiée aux jeux vidéo G4TV s’est également délestée de 20 à 30 salariés récemment, tout comme la maison Fandom qui a dû se séparer de ses rédactions de Metacritic, Gamespot et Giant Bomb.

Une nouvelle forme de presse gaming

Cette crise dans le domaine de la presse vidéoludique s’explique notamment par un déplacement de l’audience vers d’autres formes de média, notamment le streaming et les vidéos. La jeune génération se tourne plus vers un contenu divertissant, en direct et leur permettant de réagir en temps réel. D’ailleurs, conscients de cela, de nombreux rédacteurs se sont convertis en vidéastes comme Gauthier Andres alias Gautoz sur Twitch ou Carole Quintaine et Julien Chièze sur YouTube avec pas moins de 800 000 abonnés.

La presse vidéoludique n’est pas encore prête de s’arrêter. On assiste tout simplement à une transformation dans laquelle la presse de fond doit innover et de nouveaux médias ont émergé. Ainsi, la presse spécialisée qui « structure les histoires » d’après un représentant d’un éditeur de jeux, est complémentaire des émissions sur Twitch ou YouTube qui sont plus portées sur le divertissement.