Le Manteau Faussement Baby Doll de Miuccia Prada

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« Je veux inciter les femmes à se battre ». C’est ainsi qu’elle résume le dessein des créations qui ont défilé le 19 septembre dernier à Milan, pour la saison printemps-été 2014. C’est tout l’univers de la griffe qui se distille à chacun des passages. Depuis qu’elle a repris la ligne du prêt-à-porter de la maison en 1989, Miuccia Prada ne cesse d’étonner. Il faut dire que ce docteur en science politique est intime avec l’activisme, et portée vers l’utilisation de cette arme naturelle : secrétaire du Parti communiste de Milan dans sa jeunesse, elle acquiert ce caractère intrépide, et son élan militant. Un esprit qui trouve son expression dans le monde de l’art. Sa signature : une allure faussement classique qu’elle invente, et qu’elle s’est évertuée à défendre, comme la nouveauté. Sans jamais s’enfermer dans son propre style, Miuccia Prada signe ici une ligne audacieuse, fantaisiste et engagée. Elle transforme les soutiens-gorge en pièces qui, par-dessus, se chargent de manifester ; une séduction décalée qui se retrouve sur les robes à l’enveloppe rigoureuse, et aux graphismes warholiens. Car, c’est par cette même insolence assumée qu’elle sert sa revendication.

Le manteau de fourrure 60’s porté par le mannequin Lindsey Wixson matérialise avec délice cette féminité racée. Riche de couleurs vibrantes et franches, sa composition révèle d’une collaboration rare, inspirée de l’art mural politique d’artistes Mexicains : Miuccia Prada a en effet fait appel à six artistes contemporains (quatre graffeurs et deux illustrateurs) pour représenter “une femme forte et active” ; cela pour seule consigne. Mesa, Jeanne Detallante, Pierre Mornet, Stinkfish, El Mac et Gabriel Specter imaginent ainsi chacun un portrait de femmes déterminées et imperméables à la résignation. Le résultat ? Une pièce qui acquiert une patte cérébrale, régalée d’influences arty, et teintée de bizarrerie assumée au contact de ce dessin brut d’un visage expressif et effronté, rehaussé d’un clin d’œil à l’esthétique 80 reconnaissable dans l’impertinence maîtrisée du choix des couleurs. Aucun doute que le moodboard de la femme 2014 y prendra racine. 

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