Karl Lagerfeld a voulu pour cette collection attirer l’attention sur ce qui fait de Fendi une maison à part entière – son savoir faire et le travail inédit sur la fourrure. Le logo Fun Fur disparaît ainsi un peu pour laisser place à une collection de pièces ultra-travaillées, pensées comme une enveloppe autour d’un corps. Les vestes croisées en prince-de-galle empruntées au vestiaire masculin accompagnent des manteaux de fourrure caramel de bourgeoise romaine racée.
Les femmes imaginées par Karl Lagerfeld sont d’apparence réservée, avec robes et jupes descendant systématiquement sous le genou. Tout en contrôle, sexy, intrigante, flamboyante, cette femme spectaculaire est surtout une femme de pouvoir, elle maîtrise son destin et ses effets, dans une silhouette ultra-luxueuse, mais ancré dans une volonté de technicité inédite. La femme Fendi de la saison prochaine se pense donc comme « cette image de la Romaine d’autrefois qui fume, dans son vison miel avec ses grosses boucles d’oreilles, mais portée par un casting d’aujourd’hui, cette garde-robe prend tout son sens, ancrée dans l’époque actuelle. »
Sur ce manteau fait d’art, de chaque côté on aperçoit un X de chaque côté de la ligne de taille, comme pour attirer l’attention sur la technique plus que sur le beauté de la pièce. Une technique mise à l’honneur par Lagerfeld lui-même : la couture est profonde, fixée par une croix de différentes formes… Sur cette pièce aussi, il y a une double épaule ; un effet graphique mis en perspective par la couture des manches qui commence plus tard sur le tissu… Le côté spectaculaire n’est pas immédiat, puisqu’il est en réalité astucieusement et génialement occulté à l’oeil néophyte.
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